Dix ans après une mémorable exposition ici-même au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, la Corée est à nouveau à l’honneur pour cette 40e édition. L’occasion de redécouvrir un 9e art bien vivant et tourné vers l’avenir.

C’est l’explosion du webtoon qui a marqué la bande dessinée coréenne ces dix dernières années : des séries au long cours créées pour être lues sur Internet, avec des mises à jour régulières. L’exposition « spécial Corée » ne manque pas de consacrer un espace à cette nouvelle création, mais accueille aussi de la bande dessinée plus traditionnelle, avec originaux et reproductions d’un large plateau d’auteurs, pour la plupart traduits en France. Comme les stars Lee Doo-ho, créateur du Bandit généreux, qui dévoile une conséquente série de dessins, et  Kim Dong-Hwa (Histoire couleur terre). Mais aussi Shin Jisue (3 grammes), Kim Han-Jo (La Mémoire du corps), ou Bad Friend, la dernière histoire d’Ancco (Aujourd’hui n’existe pas). Et on découvre des projets alléchants, comme Hola Chicos de Cho Hoon.

Autobiographie, témoignage historique, dessin quasi documentaire, la production coréenne, même si elle ne dénigre pas la fiction et l’aventure, est très ouverte à la bande dessinée du réel. Malheureusement, les explications et présentations de chaque oeuvre souffrent d’une traduction très pauvre et d’un niveau d’analyse et d’informations trop basique pour bien comprendre la démarche des auteurs coréens. Malgré ce gros défaut, ce « Spécial Corée » aura eu le mérite de mettre en lumière des auteurs qui défrichent de nouveaux territoires d’expression, et d’attirer l’attention sur des livres parus en Europe, parfois de manière confidentielle.

Photos © BoDoï