En 2020, Edmond Baudoin a donné à la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image à Angoulême une grande partie de ses oeuvres. En retour, le musée lui rend hommage avec une splendide exposition au long cours, qui retrace une impressionnante carrière. L’aspect biographique est très présent, avec les origines et l’enfance de l’auteur bientôt octogénaire de Couma Aco, Piero, Le Chant des baleines ou, plus récemment, du quasi testamentaire Les Fleurs du cimetière (éd. L’Association). De très nombreuses planches originales et des croquis donnent à voir le parcours de l’homme, qu’il a documenté dans ses livres, et celui de l’artiste à travers ses publications.

On comprend l’importance de son village de Villars-sur-Var, celle de sa relation avec son frère Piero, avec lequel il a appris à dessiner. Longtemps comptable, Edmond Baudoin publie son premier album à près de quarante ans en 1981, collabore avec les éditions Futuropolis historiques, se frotte au maniement du pinceau sur les conseils de Moebius, développe un goût fort pour les voyages (qu’il raconte en images, notamment avec son « compagnon de route » Troubs).

L’expo fait briller les multiples facettes de son oeuvre, pointe son engagement politique (anti Front National dans les années 90), sa façon de conter les corps, l’amour, la sexualité, les relations humaines, sa relation à la nature. Met en valeur ses collaborations (avec Fred Vargas, Cédric Villani…), ses adaptations littéraires, sa gourmandise des portraits. D’une somme artistique magistrale, elle fait un condensé à la fois nourri et digeste.

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Exposition « Edmond Baudoin : dessiner la vie », à voir à la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image à Angoulême jusqu’au 22 juin 2022.
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Photos © BoDoï.