Asphalt Blues
Michael est beau, blond et roule trop vite dans sa grosse voiture rouge. Il est désagréable avec les serveuses de cafés d’autoroute et trompe sa gentille petite amie Nina, qui finit par quitter le macho prétentieux. Treize ans plus tard, nous retrouvons Michael marié à une femme fragile qui vient de subir un terrible accident de voiture, alors que Nina réussit sa carrière de styliste, mais ne fait plus que croiser son mari, un richissime homme d’affaires. Leurs trajectoires vont se percuter lors de circonstances dramatiques.
Jaouen Salaün (Elecboy) se signale une fois de plus par un album d’une très belle qualité formelle. Les personnages évoluent dans un décor urbain, subtilement futuriste, auquel les aplats de couleurs donnent un aspect à la fois pop et luxueux. Les cadrages sont parfaits, cinématographiques avec un côté western dans les gros plans allongés sur les yeux des personnages et des réminiscences de Blade Runner pour les images de nuits urbaines. L’illustrateur n’évite cependant pas certains clichés du type gros plan sexy sur bouche féminine laquée de rouge, cigarette aux lèvres…
L’ensemble se veut une réflexion sur le temps qui passe et les choix qui conditionnent nos vies, mais on peine à s’attacher à des personnages caricaturaux, peu mis en valeur par des dialogues très plats. Certes, la perfection du trait fascine, mais sa froideur finit d’étouffer l’empathie que l’on pourrait ressentir pour le héros.
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