Atan des Cyclades
Dans les Cyclades, au large de la Grèce, il y a quelque 4700 ans, Atan est un jeune garçon d’une sensibilité rare et doté d’un vrai don pour la sculpture. Il quitte sa famille pour devenir l’apprenti d’un maître de Naos, île riche en marbre, et déploie ses ailes et son talent unique.
Au tour de la talentueuse Judith Vanistendael (Salto, Les Deux Vies de Pénélope, David, les femmes et la mort) de se prêter à l’exercice des coéditions Futuropolis-Le Louvre, et de plonger dans les collections du Musée pour en tirer un récit. Et c’est une jolie réussite, car l’autrice se défait des couloirs et cimaises du palais, pour se projeter directement dans l’Antiquité grecque et inventer le destin d’un sculpteur. Car on ne sait pas grand-chose de ces artistes qui ont façonné ces fascinantes statuettes blanches, ni du rôle dévolu à ces « idoles » énigmatiques. Alors la dessinatrice belge imagine un adolescent un peu lunaire, qui ne vit que pour la sculpture, et va aisément passer de la terre à la pierre, pour créer des objets puissants de pureté, de simplicité, d’émotion. Un vrai récit d’apprentissage, qui clame haut et fort l’importance de laisser les enfants donner corps à leurs rêves et le rôle essentiel de la transmission. Celle d’un savoir-faire, mais aussi celle d’un regard sur le monde. D’un trait coloré et mouvant, à la fois aérien et bien ancré au sol, Judith Vanistendael offre ainsi, en même temps qu’une élégante mise en avant d’un art bien particulier, un lumineux hommage à la relation maître-élève.
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