Au-delà des mers
Il est venu du fond des mers, de la nuit des temps, aussi. Monsieur Matelot est un drôle de poisson qui vit au Havre, dans un quartier où une véritable association s’est constituée autour de lui. Chacun s’appelle par un nom de code, « Poiscaille » suivi d’un chiffre, et le cajole (contrôle ?). Un beau jour débarque Sonia, une adolescente qui suinte le mal-être, accompagnée de ses parents. Par hasard, ou presque, Monsieur Matelot se prend d’amitié pour elle. Et si le « so » obsessionnel, syllabe qu’il formule sans cesse depuis sa sortie de l’eau, lui était destiné ?
Etrange album qu’Au-delà des mers, entre conte fantastique et récit initiatique. Tout d’abord, Alain Kokor (Balade, balade, Supplément d’âme) nous perd franchement : trop hermétique, son récit peine à accrocher l’attention, à faire comprendre ce dont il s’agit. On soupire de frustration, à deux doigts de refermer cette fable qui semble pourtant poétique, au trait délicat, aux couleurs choisies (et signifiantes). Et puis l’originalité de l’histoire finit par vaincre et l’on force la porte, avec Sonia, d’un univers dépaysant, troublant. On ressort du bain pas pleinement convaincu, mais tout de même séduit par la douceur et le charme doucement lyrique de cette aventure intime, peut-être imaginaire.
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