Au-dessus l’odyssée
Des mots et des personnages qui disparaissent, Crime et châtiment condensé en vingt pages, le mystère de la banane autour de Ionesco, la visite du Château de Kafka, des phénomènes quantiques qui inversent les époques et transforment les sentiments, sans oublier un incroyable casting : Van Gogh, Georges Perec, Spock, Bergman, Moïse, David Bowie, Alain Delon, Sartre… Au-dessus l’odyssée est un voyage dans le temps, parmi les mythes, au filtre de la réalité, qui donne corps à nos espaces mentaux…
L’auteur norvégien Jason (Ô Joséphine, Un Norvégien vers Compostelle…) revient chez l’un de ses éditeurs historiques, Atrabile, avec un recueil de nouvelles dessinées aussi farfelues que mystérieuses, bourrées de références avec lesquelles il s’amuse. Inutile de toutes les connaître, il suffit de se laisser embarquer : des enquêtes bizarres, des balades dans des films ou des livres bien connus, des personnages iconiques, de Frida Kahlo à Sinatra en passant par Ed Wood ou les EC Comics. C’est d’ailleurs moins la culture personnelle de l’auteur, pop et universelle, qui intéresse ici, mais sa façon de les utiliser au service de ses récits. Des récits joueurs et malins, expérimentaux mais jamais prises de tête.
Alors oui, le lecteur est mis à contribution en raison des ellipses, des discours ou dessins manquants, mais c’est ce qui rend le livre attachant, d’autant que le voyage est habité par l’humour, la mélancolie et le merveilleux. Des références, certes, mais surtout une narration inventive couplée à ce dessin toujours épuré, sobre, investi par la personnalité et la sensibilité de l’auteur. Profitez, ce n’est pas tous les jours qu’on peut vraiment marcher à l’envers, tête en bas.
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