Au nord-est d’Arzew
C’est l’histoire de trois enfants, Paul le petit juif, Bachir le musulman et Pierre, le Français blanc. Tous nés en Algérie, terre ensoleillée à la vie douce et simple. Sauf qu’on est dans les années 1950 et que certains groupes locaux et armés réclament l’indépendance du pays. Et donc le départ des « exploiteurs blancs », ces Pieds-noirs comme on les appelle avec mépris en métropole. Pourtant, la plupart d’entre eux, présents en Afrique depuis plusieurs générations, vivaient en bonne harmonie avec la population locale. Mais la guerre balaie tout, même l’innocence des enfants…
C’est en effet à travers les yeux des gamins que Pacosales et Alain Bonet racontent cet épisode tragique de l’Histoire, terrible dommage collatéral de la décolonisation. Un point de vue intéressant mais qui trouve aussi rapidement ses limites. Car les auteurs oscillent en permanence entre chronologie didactique, franchement poussive, et chronique de l’enfance un peu diluée (180 pages, cela semble bien trop). L’ensemble manque de concision et de rythme, et le dessin de précision. Tandis que les scènes-clefs étouffent dans une mise en page confuse – la récurrente absence d’espace blanc entre les cases nuit à la lisibilité et à la tension dramatique. Tout le monde n’est pas Baru, auteur auquel on pense forcément, tant par le sujet que par les choix graphiques… Néanmoins, Au nord-est d’Arzew réussit à intéresser par son sujet relativement peu traité, son ambiance douce et son registre narratif qui s’adresse à tous les publics. Décevant, mais pas raté non plus, donc.
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