Par Rémy Mabesoone et Olivier Mau. Casterman, 15 €, octobre 2008.

« Vendredi, ma grand-mère est morte. » Ainsi commence le nouvel album des auteurs de Achevé d’imprimer. Une sentence funèbre assenée par un gamin vivant dans la campagne provençale, qui vient de perdre la seule personne de sa famille qui tenait vraiment à lui. Sa mère est effacée, son père un alcoolique instable et aigri. Mais cette grand-mère forte et intransigeante est-elle vraiment tombée toute seule dans l’escalier?

On remonte avec le petit Augustin le fil des événements, jusqu’à découvrir le terrible secret, qui aura des conséquences tout aussi extrêmes. Le dessin au noir et blanc acéré de Rémy Mabesoone rend palpable l’odeur des vendanges et l’atmopshère parfois pesante de la vie rurale. Mais la noirceur des sentiments et le récit à la première personne – sans distance avec l’histoire – font naître un véritable malaise. Jusqu’à une conclusion d’une rare cruauté, qui risque d’entraîner un rejet des personnages par le lecteur. Olivier Mau maîtrise totalement son intrigue, mais peut-être un peu trop. Car, en refermant cette bande dessinée, on a la désagréable impression d’avoir été entraîné gratuitement dans un drame sordide.