Par Jon McNaught. Nobrow, 18€, octobre 2012.

Il nous avait déjà séduits avec Dimanche, joli petit livre muet qui embarquait son lecteur dans une zone pavillonnaire britannique.

Jon McNaught réussit encore son coup. Il laisse cette fois les mots se frayer — très légèrement — un chemin dans ses dessins. Sa sensibilité, elle, est toujours aussi palpable. Elle s’exprime à travers deux histoires, également délicates : celle d’un jeune homme qui travaille dans une maison de retraite, y côtoyant des personnes âgées plus ou moins bavardes ou renfrognées ; et celle d’un adolescent dont le quotidien oscille entre petits boulots et jeux vidéo.

Pas question ici de précipiter l’action, de dévoiler en quelques cases les personnages. L’auteur prend son temps, installe un rythme infiniment calme, mais jamais lénifiant. Il casse ici ou là la routine de ses petites cases, habitées de tons bleus et roses. Décrit soigneusement les éléments : une feuille se détachant d’une branche, un colleur d’affiche effectuant son travail, la somnolence régulière d’un voyageur au fond d’un bus… Une partie de sa force réside dans ce parti-pris de la profondeur. Le lecteur est immergé dans l’endroit ainsi montré, a l’illusion d’en saisir les moindres détails. Lecture réflexive, apaisante, douce, Automne charme par sa poésie subtile, sa belle approche globale.

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