Avec Mâtin !, Dargaud cherche ados et jeunes adultes sur Instagram
La bande-dessinée et Instagram font bon ménage, et Dargaud l’a bien compris. L’éditeur a lancé le 15 avril son nouveau projet, Mâtin ! Ce nouveau quotidien, disponible exclusivement sur le réseau social sous le nom @matin_quel journal, publie chaque jour un sujet court sous forme d’illustration ou de strip.
Il se place en héritier du magazine Pilote, dont le slogan « Mâtin, quel journal ! » a directement inspiré son nom. « On avait une double envie, de ne pas s’endormir sur l’héritage Pilote, et de faire quelque chose sur le numérique« , raconte Clotilde Palluat, cheffe de projet chez Dargaud et rédactrice en chef de Mâtin !. « Dans les années 1950, pour aller chercher de nouveaux talents et de nouveaux lecteurs, on faisait un magazine. Dans les années 2000, c’était une collection, Poisson-Pilote. En 2020, on crée un pure-player. »
Thématique environnementale
Mâtin ! revendique un « ton ludique et décalé » et entend « s’amuser à réfléchir », comme Pilote avant lui. Mais cette fois, sur un thème en particulier : l’écologie. Un collectif d’autrices et auteurs « assez jeunes » aborde ces questions sous forme de portrait (Mikan Key), de BD humoristique (Tiphaine de Cointet, Florent Gobet…), pédagogique ou de récit plus personnel (Maïté Robert…). L’autrice Garage Deloffre participe également au projet avec des « cartes de désavoeux » en lien avec l’actualité. Les artistes ont été repérés sur Instagram, ou recrutés sur les bancs des écoles d’art Estienne et Émile-Cohl, d’autres suggérés par les éditeurs et éditrices de Dargaud. Clotilde Palluat a également fait appel à des auteurs plus confirmés, comme Guillaume Bouzard ou Thomas Cadène.
Tous disposent de dix cases maximum, Instagram oblige. Le réseau social, « celui de l’image », s’est imposé « naturellement ». Et les 15-35 ans, la cible de Mâtin !, y sont très présents. Dargaud compte atteindre « un lectorat d’adolescents et de jeunes adultes, qui ont parfois décroché et arrêté de lire de la bande dessinée, explique Clotilde Palluat. On veut leur en proposer un peu chaque jour, en espérant qu’ils se rendent ensuite en librairie ! » Le projet est pour l’instant intégralement financé par Dargaud, mais Clotilde Palluat envisage tout à fait, plus tard, d’établir des partenariats « avec des ONG, des entreprises » ou d’éditer certaines séries en papier.
Saisir les codes d’Instagram
Après une semaine de publication, le résultat est engageant : Mâtin ! s’est bien adapté aux codes d’Instagram – la charte a été élaborée par le studio de création numérique Upian, familier des créations de média. Les dessins sont variés, et les séries de Maïté Robert (Procrastination écologique) et Tiphaine de Cointet (Mamie Mâtin) donnent déjà envie d’en lire plus.
Il sera intéressant de voir comment les équipes de Mâtin ! comptent exploiter la story d’Instagram. Elle sert pour l’instant à communiquer sur le projet et à présenter les auteurs. Lundi 20 avril, on pouvait également y trouver un coloriage proposé par Mikan Key, et un strip sur le yoga en confinement de Guillaume Bouzard. Mais, assure Clotilde Palluat, « le journal va vivre aussi à travers ses stories. On pourra bientôt rattraper les épisodes précédents en ‘story à la une’, et on envisage aussi de les utiliser pour montrer les coulisses, qui est derrière l’écran, comment on travaille… » Mâtin, quelle ambition !
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