Aya de Yopougon #4 ***
Par Clément Oubrerie et Marguerite Abouet. Gallimard, 16,50 €, le 21 novembre 2008.
Enfant, Marguerite Abouet fut une fan de Dallas, feuilleton éminemment populaire en Côte d’Ivoire. Cette influence ressurgit dans Aya de Yopougon, saga africaine installée à la fin des années 70, qui entraîne sa foultitude de personnages sur des montagnes russes, jonglant avec leurs destins et leurs émotions. Dans ce quatrième épisode, l’intrigue s’exporte partiellement en France : on suit Innocent à Paris, confronté à la grisaille de la capitale et à ses rues inhospitalières. Pour s’en sortir, il devient « coiffeur pour dames stylées » et habille d’imprimés panthères toutes les Africaines de son foyer… De son côté, Aya, l’héroïne de la série, est restée à Yopougon, où elle étudie la médecine. Et subit la concupiscence d’un de ses profs, qui tente de lui refiler une MST ou « moyenne sexuellement transmissible » – à savoir une bonne note contre des faveurs sexuelles…
Avec un art du rebondissement consommé, la scénariste Marguerite Abouet continue à enchanter par son regard frais, qui sait habiller le tragique d’humour (notamment via la langue, forcément dépaysante pour les Français). Au dessin, Clément Oubrerie parvient à donner vie à ce microcosme exotique et le rend étonnamment familier au lecteur. Son trait expressif et coloré n’en finit pas de charmer l’œil. Dêh, les péripéties des Yopougonnais ne sont pas prêtes de nous lasser !
Commentaires