Baudoin brosse un étrange « Carnet chinois »
Voilà Carnet chinois, un nouveau récit de voyage de Baudoin, paru chez Mosquito en février. Un de plus, celui de trop ? On se le demande au début de l’ouvrage : Edmond Baudoin est invité dans une école à Pékin, puis dans un festival organisé par l’ambassade. Dans des pages aérées, il reproduit des Bouddhas, des arbres, parle comme toujours de la beauté du monde et semble un peu futile, fait des remarques anthropologiques parfois proches du café du commerce. Le découvreur serait-il devenu un touriste ?
Et puis soudain, le réel tangue. Une ancienne amoureuse, la mère de ses enfants, décède. Les remarques générales sur la vie et la mort prennent une autre tournure, l’importance de décrire et reproduire l’instant présent aussi. Des souvenirs très éloignés apparaissent et se confrontent avec les bribes de ce voyage, l’alternance se renforce par l’autre confrontation ; celle de la Chine ancienne et celle des buildings.
Carnet chinois est un ouvrage bref, une soixantaine de pages, il est à la fois trop rapide et dense. Certaines pages sont saturées des pensées quand petit à petit les choses se libèrent, les pleines pages aux courts commentaires deviennent la norme.
Un étrange Baudoin, qui lui ressemble quasiment en tout, mais apporte tout de même quelque chose de nouveau. S’il n’est pas le meilleur, il est assurément cohérent, logique, et apporte à sa manière une nouvelle touche à une œuvre complexe, en perpétuelle réinvention, réussissant à détourner régulièrement ses propres lieux communs et, in fine, à surprendre.
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Carnet chinois.
Par Edmond Baudoin.
Mosquito, 14 €, février 2019.
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