Des peuples malmenés, des individus en lutte. A Bastia, l’exposition « Déplacés, réfugiés » souhaite « considérer comment la bande dessinée et, plus largement, l’image et le mot, peuvent rendre compte du destin de populations contraintes à l’arrachement et à l’exil ». Les travaux de plusieurs auteurs, dont la plupart ont participé à l’album collectif Etre là, dirigé par Christophe Dabitch, mettent en oeuvre cette démonstration. Ainsi, les dessins de Benjamin Flao, Guillaume Trouillard, Damien Roudeau ou Piero Macola. Mais aussi ceux de Jean-Philippe Stassen (I comb Jesus), Nicolas Wild (Ainsi se tut Zarathoustra), Bessora (Alpha) et Rheinard Kleist (Le Boxeur). Le visiteur évolue dans une ambiance lourde, poignante, subtilement créée par l’atelier de scénographie Lucie Lom. Le bruit du ressac, d’éléments en furie guident jusqu’à une mer reconstituée : celle que doivent traverser les migrants, attirés par les lueurs de la ville au loin. Ville inatteignable, que le spectateur ne fait qu’effleurer…

Photos ©  BoDoï.