L’édition 2025 du festival BD à Bastia honore le travail d’un scénariste : Fabien Vehlmann. À travers la présentation de plusieurs de ses oeuvres, anciennes, récentes ou en cours, c’est toute la « Valse des cacahuètes » de l’auteur qui est mise en valeur.

Cette histoire de cacahuètes est une théorie développée par Fabien Vehlmann, pour expliquer d’où viennent les idées. Selon lui, on engrange tous des cacahuètes quand on voit des films, quand on lit des livres, quand on visite des expositions, etc. Quand ces cacahuètes flottant dans notre espace mental de culture finissent par se percuter, tels de petits astéroïdes dans le cosmos, cela donne une idée inédite. Mais attention, pas si inédite que ça, car tous les créateurs du monde voient les mêmes films, lisent les mêmes livres à peu près au même moment, et ont donc des chances de faire naître les mêmes idées.

On découvre cette théorie aussi pertinente qu’amusante dans l’excellent entretien vidéo diffusé dans l’exposition, et dont on peut retrouver la version intégrale ici ou en bas de l’article.

Côté visuel, l’exposition présente des planches originales de La Cuisine des ogres (impressionnants grands formats à l’aquarelle de Jean-Baptiste Andreae), Jolies Ténèbres (délicates planches des Kerascoët), Les Derniers jours d’un immortel (où l’on apprécie le trait gracile et expressif du trop rare Gwen de Bonneval), Le Dernier Atlas (à la ligne claire racée d’Hervé Tanquerelle), Paco les mains rouges (au style faussement naïf d’Éric Sagot), et les formats géants de Roger pour Le Dieu-Fauve. Des reproductions de la série Seuls dessinée par Bruno Gazzotti complètent l’ensemble, ainsi que des illustrations de Chloé Cruchaudet pour le recueil de témoignages sur la sexualité L’Herbier sauvage.

Photos © BoDoï