« Bisou », le magazine « féminin pop » des éditions Delcourt
Bisou en cinq lettres : B pour Bipolaire, I pour Immature, S pour Saucisse-frites, O pour « Ooops I did it again » et U pour Urbaine débranchée. Ainsi se définit le magazine « féminin pop » lancé par les éditions Delcourt.
Ce bimestriel rappelle feu Fluide .G, le « hors-série sexy » trimestriel de Fluide Glacial. On retrouve d’ailleurs à sa tête la rédactrice en chef qui y officiait, Anaïs Vanel. « Parce qu’il n’existait aucun féminin assez fou pour nous surprendre et parce qu’on avait envie d’un magazine qui sorte du déterminisme idiot qui veut qu’on soit belle OU intelligente, drôle OU sérieuse, naïve OU sexy, immature OU chiante, Bisou est né », précise cette dernière dans l’édito du premier numéro, paru le 4 avril.
Rien pourtant ne tranche particulièrement avec les féminins traditionnels quand on ausculte le sommaire : de la « mode/beauté », une grande interview, quelques sujets de société, du « psycholove », une pincée de culture, un test, un horoscope… Mêlées à un courrier des lecteurs fantaisiste et des pages mode un brin décalées (revisitées à la mode Game of Thrones), des présentations tout à fait traditionnelles de vêtements ou produits de maquillage. Place ensuite à un grand entretien avec Norman, star de la vidéo sur le web. Le tutoiement est de rigueur, le ton se veut ultra détendu, et les questions comme les réponses (— « A moins d’un million de vues, tu pleures ? » — « Je ne sais pas, ce n’est jamais arrivé (rires). Mes vidéos sont toujours tournées chez moi. C’est que du bonheur. ») ne provoquent ni un grand intérêt, ni l’hilarité. Un « petit précis d’hipsterologie » est suivi d’une interrogation pertinente : « les roux sont-ils les nouveaux chauves ? » On navigue ainsi entre papiers un peu creux — ni vraiment informatifs, ni franchement drôles — et bonnes idées (la rubrique « un homme, une pipe, une question » ; des posters saugrenus, dont un portant la maxime « Ce qui ne tue pas rend plus fort ou handicapé »…).
Une trentaine de pages sont dédiées à la bande dessinée (prépublication des albums de la nouvelle collection Tapas de Delcourt), et se révèlent là aussi inégales. Diglee donne dans le girly déjà vu ; Kikoo-Lol et Takaro tentent un propos transgressif sous couvert d’un graphisme ultra enfantin ; Leslie Plée met en scène Michel, un amusant chat manipulateur ; l’humour de Roxane Lapassade, dans Les Premières Fois de l’histoire, tombe à plat ; Pacco s’interroge sur les comportements typiquement féminins ; Margaux Motin livre une gaffe savoureuse en soirée… L’ensemble n’est pas désagréable, mais n’a rien de révolutionnaire. Un Bisou pour les vingtenaires lassées de Cosmopolitan, mais pas encore assez mûres pour passer à Causette.
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Bisou
Magazine bimestriel, 3,95€, 84 pages. N°1 en kiosques depuis le 4 avril 2013.
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Curieuse, je l’ai feuilleté en magasin. Un coup d’oeil m’a suffi à me rendre compte de tout ce qui est détaillé dans l’article et confirme ma première impression… Merci de m’éviter tout regret de ne pas l’avoir acheté !
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3,95 euros le Bisou.
Le cours de l’herpès explose.
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