Bolchoi Arena #1
Marje s’est enfin lancée ! Mettant de côté sa thèse quelques instants, cette fan d’astronomie pénètre dans le monde virtuel Bolchoi pour la première fois. Quel choc ! Elle peut changer d’apparence, se promener sur des planètes éloignées, piloter des vaisseaux de sa propre conception, se battre contre des drones… Un jeu vidéo grandeur nature et terriblement immersif. À tel point qu’elle y reste des heures, délaissant son copain et ses études. Jusqu’où ira-t-elle ?
Après Alt-Life, les mondes virtuels s’affirment comme un sujet fort pour les auteurs de bande dessinée. Mais là, où Thomas Cadène imaginait un monde virtuel comme refuge d’une humanité en bout de course, Boulet propose plutôt une réflexion sur l’évolution d’un univers avant tout vidéoludique : ici, le Bolchoi est une arène géante, addictive et divertissante, dont la puissance commence à déborder dans le monde réel – la porosité réel/virtuel, un classique. Son récit, qui prend son temps sur plus de 160 pages pour ce premier tome, suit Marje pas à pas, de sa découverte des potentialités du Bolchoi à ses progrès rapides, suscitant donc immédiatement l’identification du lecteur, notamment grâce à des dialogues simples et crédibles. Et à mesure que l’héroïne devient accro au jeu, le lecteur perd – comme elle – le contact avec la réalité, un monde proche du nôtre mais qui ne devient qu’un lointain décor… La mise en abyme est parfaite et la BD se fait vraiment haletante. Le dessin d’Aseyn (Nungesser) n’y est pas pour rien. Son trait fin inspiré du manga des années 1980, foisonnant dans les décors et vif dans les expressions, colle parfaitement à cette histoire pleine de stations orbitales, de combinaisons spatiales et de robots en tous genres. Et la mise en couleurs volontairement pâle et sobre donne une belle lisibilité à l’ensemble. On rit, on vibre, on tremble aux côtés de Marje, Dana et les autres ! Et on meurt d’envie de découvrir la suite, car le suspense est immense. Et la pression aussi sur les auteurs, pour donner à cette histoire toute l’ampleur qu’elle mérite.
Publiez un commentaire