Bonneville #1
Dans les années 1960, sur un immense lac de sel dans l’Utah, aux États-Unis, un drôle de cirque s’est tenu. Des bolides au design étrange et à la motorisation folle se sont succédé sur l’étendue immaculée, pour battre des records de vitesse sur cette bonne vieille terre, alors que par ailleurs se jouait la conquête spatiale. C’est ce qui nous est conté dans ce premier tome de Bonneville, à travers le journal d’une gamine fan de vitesse et de mécanique.
Et c’est là la principale qualité et le plus gros défaut de cet album ! En effet, l’histoire de cette frénésie mécanique, qui mit aux prises des équipes d’ingénieurs audacieux et de pilotes têtes brûlées est en soi un roman passionnant, plein de rebondissements, d’espoirs fous et de drames. Qui dit beaucoup d’une époque, focalisée sur le progrès, la vitesse, mais aussi la volonté de domination technologique face au bloc soviétique. Hélas, Marvano (La Guerre éternelle, Berlin, Grand Prix…) choisit la forme du journal, c’est-à-dire une longue voix-off, pour raconter tout cela, et ce procédé se révèle vite très lourd et rébarbatif. Les dialogues sont ainsi quasi absents, et les exploits et déboires des chercheurs de records sont égrainés de façon bien monotone. Comme un documentaire, et non comme une bande dessinée. Dommage, car en termes de documentation, le travail est impressionnant, tout comme le soin apporté au design des véhicules et au graphisme général de l’album. C’est beau, intéressant, mais terriblement ennuyeux (ou à réserver peut-être aux spécialistes du sport et de l’industrie automobile…). Frustrant.
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