Bouche d’ombre #1
En cette année 1985, la vie est douce pour la rousse Lou et sa bande de copains. Entre footing, cours de littérature et soirée vodka, ces lycéens vivent leur jeunesse et leurs premières amours maladroites avec la légèreté qui sied à leur âge. Mais une séance de spiritisme va tout chambouler. Ce qui n’était au départ qu’un jeu à se faire peur va convoquer l’esprit de la défunte mère de Marie-Rose, et cette dernière en sort bouleversée. Et Lou, dans le même temps, se découvre des capacités de médium…
La romancière Carole Martinez (Le Coeur cousu, Du domaine des murmures) signe ici une première bande dessinée plutôt plaisante et bien bâtie, à défaut d’être vraiment originale. Elle prend le temps de décrire, avec justesse et finesse, la vie de lycéens insouciants qui bascule dans le drame. Ses personnages sont palpables, attachants, crédibles. Hélas, c’est dans la partie fantastique (le dialogue avec les esprits et la généalogie des sorcières) qu’elle peine davantage à convaincre; les apparitions semblent trop déconnectées du récit, et l’histoire personnelle de Lou – qui devrait être le moteur de cette série qui démarre – est amenée de façon maladroite. Dommage, car on sent ici un vrai potentiel, et de jolis fils narratifs à tirer. D’autant que Maud Begon, découverte avec Antigone et dont le talent a été confirmé avec le superbe Je n’ai jamais connu la guerre, propose un graphisme expressif, coloré et crayonné, des plus envoûtants. À suivre, donc, pour voir si la série prend la dimension que la toile de fond laisse présager.
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Je vous trouve un peu durs.
La série est prévue en quatre tomes, il aurait été impossible de développer plus dans ce premier tome la partie surnaturelle sans écorner la justesse et le temps pris pour décrire les personnages.
Pour moi ce tome prends le temps de bien faire pour ne pas bâcler le récit.
Vivement la suite !
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