Brancaccio, la mafia au quotidien ***
Par Claudio Stassi et Giovanni Di Gregorio.
Casterman, 12,95 €, le 25 avril.
Dans le quartier pourri de Brancaccio, à Palerme en Sicile, c’est la Mafia qui tire les ficelles. Elle intimide, soudoie, maltraite, tue. Et laisse l’environnement et la vie se dégrader afin de mieux maintenir la population sous sa coupe. Pour raconter ce quotidien oppressant, Giovanni Di Gregorio choisit de se focaliser sur une famille sans histoire et de suivre une journée presque banale. Il y a Nino, petit garçon qui rêve de quitter cet enfer où il se fait sans cesse bousculer par les apprentis caïds. Pietro, le père, qui trime à longueur de semaine et doit rendre des services à la pègre pour sauver sa peau. Et Angelina, la mère, qui se débat avec le manque de médicaments et les coupures d’eau. Le trait de Claudio Stassi, qui évoque parfois celui de Gipi, insuffle une véritable âme à ces personnages désemparés. Sans jamais verser dans le pathos, les deux auteurs réussissent un livre engagé et bouleversant, dédié « aux victimes de la Mafia, à ceux qui sont morts sans savoir pourquoi ».
Benjamin Roure
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