BRZRKR #1
B. n’est pas un homme, c’est une arme. Une armée à lui tout seul, un peu comme Bloodshot, le superhéros de chez Valiant. Doté d’une force surhumaine, insensible aux balles, au feu, à la douleur, il mène ses opérations militaires avec la précision d’un fusil de sniper et la force de frappe d’un lance-roquettes. Aujourd’hui au service de l’état-major américain, il a eu tous les employeurs possibles. Car B. est immortel.
B. n’est pas un homme, mais est-ce un dieu ? C’est la question que pose BRZRKR, nouvelle série d’action qui n’hésite pas à en explorer les aspects mythologiques et moraux dans d’épiques flashbacks qui rappellent le Goddamned de Jason Aaron et de R.M. Guéra jusque dans le dessin rugueux de Ron Garney. B. exerce sa fureur sur les champs de bataille depuis 80 000 ans et a eu largement le temps de questionner le rapport des hommes à la violence.
Mais on ne va pas se mentir, BRZRKR tient moins à sa profondeur thématique qu’au charisme brut de son personnage principal, qui n’est pas sans rappeler, y compris physiquement, une autre machine de guerre quasi-mutique : John Wick. Et pour cause ! Le créateur de la BD, épaulé au scénario par le vétéran Matt Kindt, n’est autre que le néophyte Keanu Reeves, qui s’amuse ici comme un petit fou. Il n’y a qu’à le voir s’enflammer dans la chouette interview croisée des auteurs en annexe, où Kindt et lui décortiquent planche par planche la géniale première séquence, soit 30 pages de boucherie menée au pas de charge dans une belle mise en scène de Ron Garney, se concluant par un B. en lambeaux juché sur un monceau de cadavres.
Les auteurs de citer le Geof Darrow de Hard Boiled comme influence majeure : on voit l’idée, tant ce premier volume pousse les curseurs dans la brutalité. Mais si ultra-violence il y a, elle est moins là pour choquer que pour offrir au lecteur, à coups de démembrements cartoonesques et d’enfonçage de crânes over the top, un défouloir cathartique. Un peu comme les John Wick, en fait, dont ce BRZRKR serait clairement un lointain cousin séquentiel non-censuré, encore plus impitoyable et létal. Le vrai Baba Yaga.
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