Burn Out
Ethan est un bon flic. En tout cas, bon comme il le conçoit, fidèle à l’image qu’il se fait du métier, une représentation directement puisée dans les romans noirs qu’il affectionne. C’est pour cela qu’il exerce sa profession posément, sérieusement, sans un mot plus haut que l’autre. Il faut dire que c’est le père de sa compagne qui gère le commissariat et que ses beaux-frères sont aussi policiers. Toutefois, cela ne l’empêche pas d’aller à la pêche deux fois par semaine, et de voir sa maîtresse le reste du temps. Mais comme dans tout bon roman noir, la mécanique bien huilée finie par se gripper. Et cela commence par le meurtre de ladite maîtresse.
En bon scénariste amateur de polar, Ozanam (Succombe qui doit, Klaw, Doggybags #2…) connaît ses classiques et rend ici un joli hommage à Chandler et autres Hammett. Avec au centre de l’intrigue, comme souvent, un personnage sûr de lui, sur qui le sort va s’acharner inexorablement. Un type banal et terne qui voit arriver sous ses yeux l’addition franchement salée de toutes ses erreurs passées. L’ensemble fonctionne bien, porté par une voix off pas trop présente et bien tournée, et surtout un dessin original pour le genre, signé du Danois Mikkel Sommer, dont voici le premier livre en français – vivement qu’on puisse lire les autres, car ce jeune homme de 27 ans a un foutu talent. Mise à part cette horrible couverture rose et bleu, tout irait pour le mieux si l’album ne se concluait de manière si abrupte, sans véritable surprise ni chute solide. Une énorme déception au bout d’un polar agréable et rondement mené jusqu’à l’avant-dernière page. Rageant.
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