C.O.W.L.
Geoffrey Warner, Reginald Davis et Paul Braddock ont fondé la Chicago Organized Workers League, avec la mairie de la ville, histoire de contenir les vilains. Mais voilà, en 1962, le crime éradiqué, la première ligue de super-héros fait face à une crise : l’indifférence du public se conjugue à la fin de la guerre froide et à une ville sans méchants. Faut-il dissoudre l’organisation ? Entre tensions, manœuvres et coups bas, puissants et membres fidèles vont se livrer le combat de la dernière chance…
Quid des super-héros dans un monde sans vilain ? Sans guerre, sans danger ? Sur le papier, on avait envie d’y croire. Encore plus à la vue du superbe graphisme signé Rod Reis. Mais un bon scénario, malgré tout, doit être bien exécuté pour fonctionner. Le temps de poser décors, personnages et intrigues, on accepte de ne pas tout comprendre, tout de suite. Mais les fils restent longtemps emmêlés et cette première scène de meurtres, confuse, donne finalement le ton de l’album. La faute aux nombreux personnages, trop ressemblants et peu creusés. À des chapitres redondants ou énigmatiques et des problématiques éculées – corruption des puissants, pouvoir nécrosé par les petits arrangements. Et c’est bavard…
Évidemment, face à ce constat, la comparaison avec le Watchmen d’Alan Moore et Dave Gibbons ne tient pas. L’idée d’un syndicat des super-héros était séduisante mais se trouve mal exploitée, et l’histoire semble se concentrer sur un polar aux twists déjà vus. Non, le seul vrai enchantement de l’album vient du splendide dessin, des choix de mise en forme et des couleurs. Mais vidé d’une bonne narration, il n’a pas l’éclat qu’il devrait avoir. En somme, une belle déception…
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