Carton blême ***
Par Boris Beuzelin et Jean-Hugues Oppel, d’après un roman de Pierre Siniac. Casterman, 18€, le 12 juin 2013.
Dans un futur horrifiant, où la criminalité atteint la stratosphère, Paul tente d’exercer son métier de flic. « Devenir chef de la crim’ dans ces conditions est une punition déguisée en promotion », note-t-il, désabusé, en poursuivant un tueur en série, « le dingue au marteau ».
Surtout quand les dirigeants ont imposé une société ultra-individualiste, où seuls survivent les plus forts. Chacun doit se soumettre à un bilan de santé semestriel, dont le coefficient détermine son éligibilité à une protection policière en cas de problème. Et cela, même si un fou sanguinaire est à ses trousses…
Absolument glaçant et magnétique, ce Carton blême bâtit un univers terrible, crédible. En tremblant, on parcourt les strates paranoïaques imaginées par le romancier Pierre Siniac, adaptées ici par Jean-Hugues Oppel. Le dessinateur Boris Beuzelin nimbe son trait réaliste de teintes verdâtres, donnant à l’ensemble une coloration chirurgicale, peu hospitalière. Parfaite pour traduire le malaise profond et, aussi, jubilatoire ressenti à la lecture de cette enquête lugubre.
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