Catamount #1
Lors de la conquête de l’Ouest américain, un enfant survit au massacre de son convoi, qui se dirigeait vers des terres fertiles et une nouvelle vie. Recueilli par une famille de colons, on lui attribue le nom du félin qui s’apprêtait à le dévorer, Catamount ! Mais Black Possum, l’indien avide de vengeance n’en a pas fini, et Catamount et sa nouvelle famille courent encore un danger, même à leur arrivée dans une des nouvelles bourgades de l’Ouest. Heureusement Catamount, qui a grandi, associé au baroudeur Pad, veille et ne manque pas de courage.
Benjamin Blasco-Martinez, 25 ans, aime le western, et nous livre sa version du héros des récits d’Albert Bonneau, publiés de 1947 à 1950. La maîtrise du trait du jeune auteur est indéniable ; le jeu des couleurs, entre tons froids et tons chauds, donne de l’ambition à cette œuvre. On adhère à cet univers graphique, hérité des œuvres cinématographiques classiques (scènes de chariots, par exemple) ou des westerns-spaghettis des années 1960. On note des cases panoramiques sur les yeux des protagonistes, rappelant les gros plans en Scope de Sergio Leone sur les yeux de Charles Bronson dans Il était une fois dans l’Ouest.
Malgré tout, le sujet est traité au plus proche de l’imagerie du western de la fin des années 1940. Les personnages sont stéréotypés : un indien cruel (bien que mû par une vengeance légitime), des femmes fragiles, victimes mais avec un brin de sauvagerie, des hommes virils, façonnés par l’hostilité du milieu. Pas de recul, pas de dérision, pas de second degré. Peut-être aurait-il fallu prendre ses distances avec l’œuvre d’Albert Bonneau, auquel Benjamin Blasco-Martinez rend probablement hommage. Par manque de richesse narrative et par un trop grand classicisme, l’œuvre apparait plutôt désuète.
Exhumer un auteur oublié, pourquoi pas. À condition de faire de son œuvre un objet de notre temps, une album plus original. L’auteur s’autorisera peut-être, et on le souhaite, plus de liberté de ton dans les tomes suivants.
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