Bande dessinée
LES + DU BLOG : « BATTAGLIA, UNE MONOGRAPHIE » 3/3
5 octobre 2006 | adminTECHNIQUE : DU GRIS QUE L’ON ROULE A L’ANCIENNE
BATTAGLIA : « J’ai beaucoup utilisé le gris, je l’ai fait avant tout sous influence des journaux français et allemands du début du vingtième siècle dans lesquels paraissaient des dessins exécutés au crayon lithographique. Le gris était également techniquement justifié, il n’y avait pas de trames mécaniques, tout reposait sur l’emploi artisanal des instruments de dessins.
Quand je dessine, j’imagine à l’avance les zones que je mettrai en gris. Puis, je prends un morceau de papier-calque, je délimite la zone au crayon, je la découpe et, avec un coton-tige trempé dans l’encre, je travaille la partie en question jusqu’à ce que j’obtienne la tonalité de gris qui m’intéresse et dont j’ai besoin. Une fois que c’est sec, la plupart du temps, je dois retoucher à la lame de rasoir. Dans tous les cas, il y a une part de hasard et de patience de bénédictin. Maintenant cependant, j’essaye d’éclaircir un peu. J’aime bien travailler pour Il Messaggero dei ragazzi (1) et pour Il Giornalino (2) car du fait de la couleur, il n’y a que peu de travail sur le rapport entre le noir et le blanc. Si je le peux, j’aimerais changer, éliminer petit à petit les gris, mais pas complètement, les gris ont leur fonction, c’est une couleur. »
LE 5 OCTOBRE EN LIBRAIRIE : LE PETIT NICOLAS
5 octobre 2006 | adminNOUVELLES TÊTES
Après le succès des Histoires inédites du Petit Nicolas, de Goscinny et Sempé (650 000 ex. vendus), il aurait été dommage d’en rester là. Anne Goscinny publie donc 45 autres récits de son père jamais édités en … Lire la suite
Les + du Blog : « Un goût de biscuit au gingembre »
4 octobre 2006 | admin
LE VERT-DE-GRIS ATTAQUE LA PIERRE
Se glisser dans la peau d’un nazi est l’exercice à la mode de la rentrée littéraire. Les Bienveillantes de Littell qui explore les affres d’un bourreau durant la seconde guerre mondiale est la grande surprise du box-office. Un Goût de biscuit au gingembre (1) est d’un tout autre tonneau et, à vrai dire, la comparaison s’arrête au héros germanique.
Car l’Oberleutnant Metzger, pierre angulaire de cette balade, n’a rien d’un tortionnaire.
Cet ancien architecte mélancolique est affecté à Bruxelles. Sa mission, rendre compte de la qualité artistique d’un monument aux morts érigé à la mémoire des poilus de 14-18, n’est pas bien belliqueuse. Au point que le contexte semble uniquement servir de prétexte au romancier pour effleurer les turpitudes d’un pays occupé et se concentrer sur le véritable sujet de l’ouvrage : l’évocation architecturale. Un exercice délicat qui ravira tous les enfants de Brunelleschi et dont Hanotte se sort à merveille. Son verbe rigoureux exalte les perspectives et sculpte des monuments à la gloire des bâtisseurs. Mais la fantaisie n’a pas sa place dans ce roman sobre. En témoignent les nombreux dessins signés Claude Renard (2) qui rythment densément l’intrigue. Épures à la mine de plomb, léchées dans une optique académique.
Au final, un beau récit, sans ambages, joliment illustré, sans fioritures.
1) Un goût de biscuit au gingembre par Xavier Hanotte (15 euros) a été publié en 2005 sous le titre L’Architecte du désastre (Belfond). Cette version remaniée et enrichie d’un épilogue paraît dans la collection Carnets Littéraires des éditions Estuaire. Dirigée par Didier Platteau, ancien pilier de Casterman, cette collection a déjà publié 15 romans illustrés par des auteurs comme Mattotti, Pinelli ou De Moor.
2) Claude Renard professeur de graphisme à Saint-Luc (Bruxelles) notamment auteur des Aventures d’Ivan Casablanca (4 albums, Humanos 1984) et co-auteur avec François Schuiten des Métamorphoses (réédité aux Humanos en 2002).
LES + DU BLOG : « BATTAGLIA, UNE MONOGRAPHIE » 2/3
4 octobre 2006 | adminLES DEBUTS : « NOUS GAVIONS DE CANIFF »
BATTAGLIA : « Dans l’après-guerre, la bande dessinée était un des rares endroits où l’on pouvait travailler. L’illustration en noir et blanc comme on l’entendait dans les années vingt était en train de disparaître et la bande dessinée à l’américaine se développait. Tout naturellement mon premier contact, je l’ai noué avec le groupe vénitien de L’Asso Di Piche (1). Dans une ville comme Venise il n’est pas difficile de faire connaissance avec des gens qui partagent les mêmes intérêts et les mêmes activités. Des amis communs me firent entrer en relation avec ce groupe. Il y avait le grand Pratt, Faustinelli, Bellavitis devenu entre temps architecte, l’écrivain Ongaro et moi, nous étions pleins d’idées et d’espérance. Cette revue fut pour nous tous le laboratoire où nous avons voulu apprendre la bande dessinée américaine. Je me suis référé moi aussi à ces modèles dont les archétypes étaient Caniff, Foster et Raymond. À ce moment-là Caniff était le plus imité. Nous nous en gavions. Il semblait facile à copier : des plans américains, des personnages de profil, de grandes masses de noir et de blanc… Nous étions fascinés par cette nouvelle façon de dessiner, même s’il me fut difficile de passer de la plume au pinceau.
LE 4 OCTOBRE 2006 EN LIBRAIRIE PÉCAU ET AUTRES UCHRONIES
4 octobre 2006 | adminRÉCIT EN SI
« Si j’étais resté en Égypte, je serais Empereur de tout l’Orient » aurait confié Napoléon exilé à Sainte-Hélène. Jean-Pierre Pécau (Nash, L’Histoire secrète), ex-prof d’Histoire, le prend au mot dans Empire. Napoléon n’a donc pas fui l’Égypte après le désastre naval d’Aboukir en 1798 et, nouvel Alexandre, en est à croquer l’Inde. Mais ce pays est plein de terribles Sikhs contre qui chars d’assaut à vapeur et dirigeables géants ne vont peut-être pas suffire. Une alléchante uchronie où les sciences sombres remplacent l’informatique et le nucléaire. Dessin vivant et enlevé du très prolifique Igor Kordey, dessinateur de Smoke et de trois tomes de L’Histoire secrète (#1 : Le Général fantôme, Delcourt, 12,90 euros, le 4 octobre 2006).
« FAUST »
4 octobre 2006 | adminFAUST par Ambre et David Vandermeulen. 6 Pieds Sous Terre, 24,50 euros, le 19 octobre.
Critique par Olivier Maltret publiée dans BoDoï 100 (octobre 2006)
Et voir les planches 15, 16, 17, 18 et 19 (© 6 Pieds Sous … Lire la suite
Les + du blog : « LE SECRET DE L’ETRANGLEUR »
3 octobre 2006 | adminTARDI FINASSE
« J’ai adoré le principe des fins différentes. Si j’ai la place, j’en rajouterai même quelques-unes ! C’est très rigolo à imaginer ! Mais sans tricher hein ! Pas question des fins interdites, genre le héros se réveille, tout n’a été qu’un cauchemar (NDLR : et pourtant, celle-là Tardi la fera…). Ou de jouer la folie. Ou encore, comme dans un film, de montrer que le flic qui menait l’enquête était l’assassin dans un état second. Nous ne mangerons pas de ce pain-là, Monsieur ! Elles tiendront chacune sur une double page scellée. Il faudra les découper pour les lire. »
Qui parlait ainsi ? Jacques Tardi dans BoDoï 95, évoquant la sortie future en album du Secret de l’étrangleur, son nouveau polar inspiré d’un roman de Pierre Siniac aujourd’hui disparu et oublié depuis longtemps. Tardi a tenu parole : l’album comporte bien les quatre fins imaginées par Pierre Siniac, plus deux Fins inacceptables (on est bien d’accord), une intitulée Papa et une Fin apparemment inexplicable. Neuf fins pour une seule histoire. C’est bien l’atout principal de l’album. Car sur tous les autres points, le journal L‘étrangleur, créé par Tardi pour l’occasion et qui, en cinq numéros, prépublia l’histoire, l’emporte haut les mains.
D’abord par le format. Le dessin de Tardi explose dans les planches au format 27x38cm, (contre 18×27 pour l’album). Chaque trait, chaque aplat est magnifié, chaque détail devient un régal. Autre supériorité du journal, toute la partie magazine, les papiers d’actualité, les grands faits de société (le rappel des réservistes envoyés « rétablir l’ordre » en Algérie, la naissance des bidonvilles, les enfants de l’Assistance publique, etc.)*, les chroniques sur les films d’époque qui enrichissent les cinq journaux, deviennent, en ouverture de l’album, de simples articles, sans la magie du quotidien. On peut parier que dans quelques années, ce sont les numéros du journal L’étrangleur qui feront du chiffre sur les sites de vente…
Si le principe des fins multiples est un des aspects du roman qui a séduit Tardi, l’autre Lire la suite
« RHINO CONTRE ÉLÉPHANT »
3 octobre 2006 | adminPAR A + BD
Cornes contre défenses. Qui gagnera par échec et maths ? Pour le savoir (enfin peut-être) il faut lire le très soigné 4ème numéro de Rhinocéros contre éléphant dont le seul et unique thème est les mathématiques … Lire la suite
LES + DU BLOG : « BATTAGLIA, UNE MONOGRAPHIE » 1/3
2 octobre 2006 | admin 2AUX COTES DE PRATT ET TOPPI !
Dino Battaglia (1923-1983) a raté sa vocation. Il rêvait de devenir illustrateur mais, après la seconde guerre mondiale lorsqu’il entreprit sa carrière, seule la BD offrait des débouchés sérieux. Il travailla donc pour des revues italiennes aux côtés de Pratt ou de Toppi. Pour se venger, il transgressa les codes de la BD, faisant éclater les cadres des cases, abandonnant le trait simplifié des comics pour un dessin élaboré et précis.
Les éditions Mosquito, qui publient en France les œuvres de cet Italien (Gargantua et Pantagruel, Contes et Légendes…), éditent aujourd’hui sa monographie. Tâche difficile puisque Battaglia affirmait : « Je n’aime pas les interviews, ni les entretiens centrés sur ma personne. Je pense que cela peut susciter de l’antipathie, de plus on passe toujours pour présomptueux, snob ou idiot. Je ne veux pas être un condensé de tout ça ! » Mosquito a donc compilé ses rares interviews et demandé des précisions à sa femme. Extraits.
Allison REBER
TARDI
2 octobre 2006 | adminLUCKY TARDI
Sur la place du vieux village de Solliès, le 25 août 2006, les organisateurs du festival, avant de céder la place aux cuisiniers du grand festin traditionnel, présentent les heureux lauréats. Grand prix : Jacques Tardi. Et dans … Lire la suite