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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | November 24, 2024















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Bande dessinée

Les + du blog : LE RIRE DE TINTIN 2/5

12 juin 2006 |
Tintin au Tibet

Tintin au Tibet, page 38, case 10 © Hergé/Moulinsart, 2006.

ET VIVE LE COGNAC !

Pour sa part, Tintin n’a pas une nature comique. Il n’appartient pas non plus, à proprement parler, au registre dramatique. Sa catégorie serait plutôt celle, intermédiaire, du sérieux. « Le Sérieux, nettoyé de toute grimace, de toute crispation, de toute anomalie extrémiste, est un visage qui n’exprime à l’ordinaire rien de déterminé ni d’assignable, et pas même la sévérité (1) » Ces lignes de Vladimir Jankélévitch paraissent avoir été inspirées au philosophe par le visage de Tintin – que l’on pourrait aussi décrire, avec les mots de Proust, comme un « espace vide sur lequel jouerait tout au plus le reflet de nos désirs (2) ».
Du sérieux de Tintin (une fois passés les premiers épisodes où, comme on l’a vu, l’impulsivité et l’exubérance ne lui étaient pas étrangères), on peut sans doute avancer d’autres explications que l’ennuyeuse exemplarité attendue d’un modèle proposé à la jeunesse. Le jeune homme n’est pas seulement une projection sublimée d’Hergé (« Tintin, c’est moi quand j’aimerais être héroïque », disait ce dernier), il semble quelque fois tenir dans la fiction le rôle d’une sorte de narrateur délégué, qui en connaît aussi long sur ses compagnons que ce que peut en connaître l’auteur et qui, comme lui, en tire les ficelles. En effet, le regard que Tintin porte sur ses compagnons n’est pas seulement indulgent, il est aussi pénétrant. Tintin honore ses saints comme il les connaît. Il sait les manipulations pour parvenir à ses fins, agir à bon escient sur de leur personnalité.

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Les + du blog : GOSCINNY ET BILAL

11 juin 2006 |

LE JDD LA JOUE BD

IMAV, la maison d’édition montée par Anne Goscinny et son époux, a déniché une ultime salve d’inédits du Petit Nicolas. Le Journal du Dimanche nous promet d’accompagner la parution de ces inédits de Goscinny et … Lire la suite

Les + du blog : DUFAUX, LE REVEUR DE MONDES 2/4

10 juin 2006 |
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Niklos Koda (dessin Grenson) : un glissement progressif vers des chemins non balisés © Le Lombard.
Au départ, cette série semble se conformer au rituel de la collection Troisième Vague du Lombard, basée sur des intrigues d’espionnages, avec enquête rationnelle et prise du coupable à la fin. Je m’amuse à faire que les choses échappent doucement à Niklos Koda tandis que son image, lisse au départ, devient de plus en plus sinueuse. Koda est une histoire rationnelle qui subit les coups de boutoir de l’irrationnel et du fantastique. C’est passionnant. Mais pas évident. Il fallait qu’Olivier Grenson me suive sur ce chemin qui demande une mise en scène et une appréhension différente du dessin et de la mise en scène. Olivier joue le jeu à fond. Le huitième tome de cette histoire à tiroirs, Le Jeu des maîtres, arrive en novembre.
« DU BOUILLONNEMENT AU DETACHEMENT »
jean Dufaux Niklos KodaUne carrière, c’est un passé et un futur qui font le présent. Voici vingt-cinq ans que mes histoires sont publiées. Si elles fonctionnent toujours, c’est sans doute parce que je me méfie de ce que j’appelle le confort intellectuel. Il ne faut jamais privilégier les pistes de l’argent qui consistent à faire tourner ad vitam eternam un héros qui a du succès, quitte, parfois, en le faisant reprendre par d’autres. Être perpétuellement éveillé et vigilant, se méfier de toute routine permet de garder des contacts et de s’en faire de nouveaux. C’est l’essentiel.
Dans ma vie professionnelle, il y a eu trois stades. D’abord le bouillonnement, le stade le plus violent de ma carrière, dont une grande partie s’est faite aux éditions Glénat. Ensuite l’apaisement, à la fin de ma collaboration chez Glénat, et au début de celle chez Dargaud. Enfin le stade du détachement qui m’a permis de glisser l’humour dans mon travail. Ce troisième stade m’apporte également un surplus de liberté. C’est essentiel à mon âge. Depuis une quinzaine d’années, j’écris sur mon travail, sur mon évolution à travers ces différents stades. Ces notes deviendront certainement un livre.

Les + du blog : LE RIRE DE TINTIN 1/5

9 juin 2006 |
Il a cinquante ans, l’affaire était réglée. Pliée. Les lecteurs du journal Spirou d’après-guerre (celle de 39-45) étaient de joyeux lurons aimant le rire, la blague, la déconnade. Ceux du journal Tintin, des pisse-froids bien propres sur eux, amoureux de grandes et belles histoires sérieuses, plutôt bénies au goupillon. Dans le collimateur, Tintin, évidemment, mais aussi Alix, Blake et Mortimer etc. Leurs aventures étaient censées faire rêver, trembler, mais certainement pas plier en huit les zygomatiques de leurs lecteurs. Alors, Spirou roi de la rigolade face à un Tintin coincé par son éducation catho et réac comme son papa Hergé ? Et si les choses n’étaient pas si simples ? Thierry Groensteen (1), dans Le Rire de Tintin, essai sur le comique hergéen (2), se penche sur le comique de Hergé. Car on rit chez Tintin. On rit de la surdité de Tournesol, de l’alcoolisme du capitaine Haddock, de la bêtise des Dupondt, de la beauferie des Lampion. Mais aussi, déjà, de la malbouffe et de la presse people ! Groensteen ausculte les mécanismes du rire chez le petit reporter du XXe siècle. Et montre joliment que l’image de cul serré que beaucoup collent à Hergé ne correspond pas vraiment à la réalité de son œuvre. À vous d’en juger à travers cinq extraits du Rire de Tintin que vous offre bodoi.info.

JPF
1) Auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire et l’esthétique de la BD, directeur du musée de la bande dessinée d’Angoulême de 1993 à 2001, fondateur des éditions de L’An 2.
2) Editions Moulinsart, 19,50 euros. Lire la suite

LES + du blog : « GOTHMAN CENTRAL »

8 juin 2006 |

BATMAN SERVICE MINIMA
Quand le maire et, dans la foulée, le recteur d’Académie sont abattus par un sniper, que finit par faire un flic de Gotham ? Il allume le signal Batman installé sur le toit du commissariat. Bingo, c’est justement ce qu’attend le tueur, bien calé, crosse à l’épaule, dans l’immeuble en face…
Gotham Central est une série dans la lignée du sombre Daredevil de Bendis et Maleev, et d’Alias, histoire noire et réaliste (mais oui) montrant la reconversion d’une super héroïne en détective privée alcoolique et nympho sur les bords (deux titres Panini). Dans Gotham Central, le commissaire Gordon a laissé la place, et ses successeurs ne veulent surtout pas entendre parler du Batman. Leurs hommes,

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« PAPIERS NICKELÉS »

8 juin 2006 |

WILLEM ET PLANTU GAGNENT À LA BARRE À côté d’articles sur quelques méconnus de l’image (Bruce Licher, imprimeur, Pinot, simple illustrateur, Guillaume Dégé, dessinateur géant à petites lunettes), Papiers Nickelés publie une rubrique judiciaire, 12 bulles dans la peau, … Lire la suite

Les + du blog : MÉMOIRES DE JACQUES SADOUL 7/7

7 juin 2006 |

couvertures

En 1975, paraît L’Histoire de la science-fiction moderne de Sadoul. Le tome consacré au domaine anglo-saxon est passionnant, mais moins, pour les aficionados français, que celui faisant le tour des auteurs de l’hexagone, traités jusque-là avec condescendance par les critiques branchés du genre. Oser parler, avec respect de Kurt Steiner, Francis Carsarc, Stefan Wul, Daniel Walther, mais aussi de Jimmy Guieu et F. Richard-Bessière, fallait oser (réédité en librio). En 1976 paraît Panorama de la bande dessinée toujours de Sadoul. Il laissera un souvenir moins impérissable.

PUBLIER DES MANGAS DANS LE SENS JAPONAIS ? MON ÉTAT MENTAL INQUIÈTE CERTAINS »fly (couverture)

Trois jours plus tard, je vis arriver dans mon bureau une fille du pays du Soleil levant qui n’était autre que la représentante à Paris des éditions Shueisha. Natsuko parlait parfaitement le français, ce qui m’arrangeait bien, elle me tendit sa carte comme il est d’usage dans son pays. Je lui donnai la mienne, elle y jeta un coup d’œil, puis me dit : « Ça alors, comment vous avez fait ? » Trois de mes livres avaient été édités au Japon, dont Histoire de la science-fiction moderne, aussi, prenant modèle sur eux, j’avais recopié mon nom en caractère japonais sur ma carte de visite. Je lui expliquai et montrai les volumes. Cela parut impressionner favorablement ma visiteuse, d’autant qu’elle avait vu un de mes bouquins traduit dans sa langue, Trois morts au soleil, « à la bibliothèque ». Elle ne précisa pas laquelle, puis elle ajouta : « Avant toute discussion, comment comptez-vous publier nos livres : dans le sens de lecture occidental ou dans celui d’origine ? » Sans hésiter, je lui répondis : « Dans le sens japonais », ce qui lui fit dire pour la deuxième fois : « Ah ! ça alors ! ».

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BRÜNO

7 juin 2006 |

« LES AVENTURES DE MICHEL SWING » Coureur automobile un peu bêta et aux mœurs plutôt floues, le beau Michel tente de continuer son dur métier malgré la mort de son pote de toujours, un Américain nommé Steve. Non, nous ne sommes … Lire la suite

Toxic Planet

5 juin 2006 |

Toxic Planet par David Ratte. Paquet, 11 euros. Le 5 juin 2006

Critique par Sophie Flament publiée dans BoDoï 97 (juin 2006)

Et voir une planche « respirer tue » une planche « le progrès » une planche « la belle bleue » Toute la … Lire la suite

Les + du blog : MÉMOIRES DE JACQUES SADOUL 6/7

5 juin 2006 |

« LES BD C’EST DE LA COUILLE MOLLE,

LES MANGAS, CA C’EST EXTRA ! »ken the survivor (couverture)

Mes pérégrinations me ramenèrent ensuite au Quartier Latin où je me sentais davantage sur mon terrain. J’ai toujours l’impression qu’il faut franchir l’octroi pour passer sur la rive droite. Rue Monge, je me présentai ès qualité dans une fort belle boutique de mangas, mais le vendeur me laissa peu d’espoir, d’après lui tout ce qui était intéressant était déjà paru en France ou allait l’être. Il me choisit néanmoins deux ou trois fascicules.
Un client qui se trouvait dans la boutique sortit derrière moi et me héla un peu plus loin dans la rue. Il s’agissait d’un infographiste, grand amateur de mangas et lecteur de J’ai Lu-SF. Il avait écouté ma conversation avec le vendeur et il me dit que deux titres feraient un malheur en France : City Hunter et Ken the Survivor. Je décidai mentalement d’envoyer des fleurs à la demoiselle de la boutique japonaise, ce que je ne fis jamais d’ailleurs, j’ignorais son nom et elle le mien. Je sortis de ma poche le numéro de City Hunter et avouai ne pas en connaître le contenu. Le jeune homme m’expliqua qu’il s’agissait d’une série policière, pimentée d’un peu d’érotisme et de beaucoup d’humour, puis il me donna le nom et l’adresse du directeur des droits étrangers de son éditeur qu’il avait sur lui (si, si, c’est vrai). Enfin il m’expliqua longuement qu’il fallait publier les mangas « à la japonaise », c’est-à-dire que la première page devait être située à notre dernière page, ce qui amenait à lire les images et les bulles de droite à gauche.

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