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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | November 22, 2024















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Magazine

Les + du blog : DUFAUX, LE REVEUR DE MONDES 1/4

3 juin 2006 | 4

Jean Dufaux, dans les cinq pages que lui consacre BoDoï 97, fait le point sur ses nouvelles sorties, Jessica Blandy, Murena, Double Masque, Vénus H., et lève le voile sur son album en cours avec Serpieri, l’auteur de Druuna. Il lui restait à évoquer La Complainte des landes perdues, Koda, Djinn, Mengo, Rapaces et à dire quelques petites choses qui lui tiennent à cœur sur l’affaire Dupuis, la lecture, les intégrales, sa carrière. C’est parti pour quatre papiers bourrés d’infos !
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Chez Jean Dufaux, les scènes d’amour… (ici Vénus H, dessin Renaud) © Dargaud.

« LA NOUVELLE COMPLAINTE ? PAS AVANT 2008 »

Le prochain album de La Complainte des landes perdues est programmé pour 2008. C’est loin ? Peut-être, mais les histoires du second cycle, dessinées par Delaby sont des one-shot. Donc on peut les attendre un peu plus longtemps. Je reste toujours à l’écoute du dessinateur. La palette de Delaby a un côté sauvage que j’exploite dans Moriganes. Mais je sens que Philippe serait comme chez lui dans une ambiance londonienne victorienne, à l’époque du docteur Jekyll et Mister Hyde. J’espère avoir un jour la possibilité de lui écrire une belle histoire dans ce style.

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LES SOUVENIRS DE PAUL GILLON 5/5

22 mai 2006 |

« J’OUVRE PARFOIS DES PORTES SANS OSER LES FRANCHIR »

Portrait GILLONComment naît une histoire des Naufragés du temps ?
Je remplis des cahiers de notes, de situations, de bribes de dialogues drôles, significatifs ou riches de promesses. Je fais des croquis d’ambiance, de personnages. J’accumule. Petit à petit, un récit prend forme, avec juste quelques grandes lignes et beaucoup de flou. Je tiens beaucoup au flou à ce niveau-là. Ça permettait ensuite d’intégrer des tas de choses. Je dépose le tout dans un coin et n’y pense plus pendant trois ou six mois. Et puis un jour la nécessité fait loi… Il faut s’y remettre. Je m’enferme dans mon bureau, ou bien je vais me promener dans le parc. Là, je me force à penser à tout ce que j’ai accumulé. Il y a des croquis mentaux qui m’apparaissent, des réflexions qui me viennent. J’essaye de m’imbiber de mes personnages, de me mettre à leur place, de vivre leurs réactions. Il me vient des mots, des phrases, des douleurs parfois inexprimables. Le problème est de les exprimer, de trouver les mots qu’il faut.
Comment se passe la cohabitation Gillon scénariste – Gillon dessinateur ?
Quand la totalité des pages est réalisée sous forme de croquis et dialogues d’une façon très schématique, je passe à l’exécution.

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LES SOUVENIRS DE PAUL GILLON 4/5

19 mai 2006 |

« JE DEVIENS SCÉNARISTE. À CÔTÉ, LE DESSIN C’EST FACILE… »

Portrait GILLONGillon, dans ce tourbillon ?
Heureux, Gillon… Il se sent rassuré. Je travaille enfin avec des gens qui ont les mêmes ambitions que moi, les mêmes préoccupations. L’essentiel est de faire ce qu’on porte en nous, dans notre cœur. Les problèmes commerciaux ne viennent qu’au second plan. La rentabilité n’est pas tout ! C’est beau, merveilleux. Hélas, « nos » Humanos sont morts et les Espagnols ont débarqué…
Comment le dessinateur Gillon est-il devenu le scénariste Gillon ?
J’ai toujours souhaité être les deux. Pendant des années, j’ai tenté de caser des récits dont j’aurais été l’entier responsable. Mais aussi bien à Vaillant qu’à France-Soir, les scénaristes se serraient les coudes. Impossible de s’y glisser. Verdun, on ne passait pas. Ils tenaient le bon bout et n’entendaient pas le lâcher. Mon grand rêve était de faire de la science-fiction. Pendant 20 ans je me suis heurté à un mur. « Pas question, me répétait-on inlassablement à Vaillant, nous avons les Pionniers de l’espérance ». Chez Winkler, alors patron de l’agence Opera Mundi, on me sortait Guy l’Éclair. À France-Soir, où j’avais proposé un scénario qui plaisait bien à Vania Beauvais, la responsable du secteur BD, le directeur, Pierre Lazareff s’y opposait, craignant sans doute que je lâche son 13 rue de l’Espoir chéri. Et puis, en 1967, enfin, Vaillant m’a demandé une histoire. Je me suis souvenu d’un épisode de Capitaine Cormoran non achevé dont la vedette était un moussaillon. Je l’ai ressorti des tiroirs, construit un épisode complet, réécrit tout le texte. Jérémie était né.

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LES SOUVENIRS DE PAUL GILLON 3/5

17 mai 2006 |

Portrait GILLON« IL SE PASSE QUELQUE CHOSE DE FORMIDABLE

DANS MÉTAL HURLANT. JE VEUX EN ÊTRE ! »

Après avoir passé des années au cœur du monde du spectacle, se retrouver seul devant sa planche à dessin n’a pas été trop pénible ?
Je garde une grande nostalgie de tout ce qui fut travail d’équipe. Ainsi la formidable aventure que vécurent quelques dessinateurs de France-Dimanche. Au début des années soixante, son directeur, Max Corre, a fait de cet hebdo un journal d’actualité basé sur le dessin et la B.D. Pour cela, il a recruté des gens comme Poïvet, Uderzo, Gillon, etc. Il arrive alors un des miracles qui se produisent parfois dans la presse : nous dessinions le journal en une nuit. Du délire. Mais un délire remarquablement organisé. Le mercredi, dès 19 heures, les dessinateurs sont tous mobilisés chez eux, devant leur téléphone. À 20 heures, 21 heures au plus tard, sonnerie. C’est la rédaction : « Rapplique, on a un sujet pour toi ! » Quelques minutes plus tard, une Traction avec chauffeur s’arrête en bas de notre domicile. Arrivé à la rédaction, on passe deux à trois heures à peaufiner le sujet, trouver des documents, décider du nombre de dessins, etc. Tout ça bien sûr avec force sandwichs, bières et alcools. Puis une voiture13 EME RUE DE L'ESPOIR TOME 1 nous ramène à domicile. Nous travaillions toute la nuit. À onze heures le lendemain, une voiture vient ramasser les dessins. Dernières retouches à l’imprimerie et le journal sort le lendemain. Et Max Corre paye admirablement bien ! Le grand bonheur… C’est vraiment le journalisme que j’aime et que l’on rencontre de moins en moins. J’ai revécu ce genre d’émotions quelques fois. Ainsi lorsque Libération me demande d’illustrer l’affaire du Rainbow Warrior. Tout le monde sur le pont ! Je leur fait des croquis, on met au point le découpage de l’action, je rentre chez moi travaille douze heures, revient livrer… J’aime ces défis qu’on lance au temps, ces événements qui vous forcent à vivre l’action dans l’immédiat. J’adore être obligé de passer l’obstacle sans avoir le temps de la réflexion.
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LES SOUVENIRS DE PAUL GILLON 2/5

15 mai 2006 |

« JE RÉALISE L’AFFICHE DU PREMIER SPECTACLE

DU CHANTEUR CHARLES TRENET DANS PARIS LIBÉRÉ »

Paul Portrait GILLONGILLON : Peu après, j’ai réalisé mon rêve, placer quelques affiches. C’était très difficile. Et ça rapportait peu. Pourtant un jour, alors que je vendais une caricature d’Yves Montand au journal Ce Soir, son directeur des spectacles m’a emmené la présenter au chanteur. Montand l’a prise pour annoncer son premier passage en vedette au Théâtre de 1’Étoile. Trenet, lui, m’avait promis de rattraper le coup pour rien du vélo-taxi. II tint parole et je fis l’affiche de son premier spectacle après la Libération, au Théâtre de l’Étoile.
Qu’a changé la Libération de Paris pour vous ?
La floraison incroyable de nouveaux journaux m’a permis de travailler tout mon saoul. J’ai loué un meublé à l’année. J’étais enfin indépendant. Je faisais énormément de caricatures dans le monde de la politique du cinéma, du théâtre, du music-hall et même de la danse.
Des caricatures méchantes ?
Non, plus drôles que méchantes. Grâce à la carte de presse verte des pros du spectacle, j’entrais dans tous les théâtres, tous les music-halls de Paris. Ça marchait très bien. Les artistes me demandaient de quel côté je voulais qu’ils se tournent pour que je les croque ! Je leur disais que je désirais simplement discuter avec eux quelques minutes, sans sortir de crayon. Ensuite, je rentrais chez moi et dessinais de mémoire. Ça les surprenait toujours ! À mener cette vie, on se fait vite des relations. Je suis devenu copain avec le couple Gélin-Delorme, Henri Vidal, Michel Auclair, Robert Hossein, Roger Vadim etc. Le jour, je visitais les studios de cinéma de Paris, voyant le pire et le meilleur, observant le travail des metteurs en scène les plus prestigieux ou les plus ringards. Très instructif !

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Les + du blog : BAJRAM

14 mai 2006 | 3

fleau des dieuxBAJRAM PÈRE NOÉ
Avis à la population. Le vaisseau de la BD donne de la bande, bousculé qu’il est par les vagues de mangas papier. Demain, le raz-de-marée annoncé des mangas en ligne pourrait causer son naufrage. Denis Bajram, sous le Soleil exactement, met à l’eau une arche de Noé destinée à garder au sec quelques spécimens d’auteurs.

(Version plus longue d’une interview parue dans BoDoï 96)

Comment est née l’idée de Quadrant Solaire ?portrait.
Chaque année Mourad Boudjellal proposait à Valérie Mangin et moi de diriger une collection. Nous refusions, estimant que ce genre de responsabilités n’était pas du ressort des auteurs. Cette année, avant sa rituelle proposition, on lui a présenté le projet Quadrant Solaire. Nous voilà devenus directeur éditorial et directrice de collections. Si nous avons les moyens d’un gros éditeur, nous restons une structure familiale et nous nous taperons les photocopies !
Pourquoi cette envie de diriger une collection ?
Nous avons toujours accompagné nos albums de la maquette au marketing. Mourad, qui apprécie de voir des auteurs s’investir dans ces domaines, nous a laissé faire, y compris sur les albums d’autres auteurs Soleil. En dirigeant une collection, j’aurais l’impression de dominer un morceau de la bête folle qu’est devenu le marché de la BD.

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BON ANNIVERSAIRE, PAUL GILLON !

11 mai 2006 |

Ordre de Ciceron
Ordre de CiceronCe jeudi 11 mai, Paul Gillon souffle ses 80 bougies. Et fête ses 60 ans de bandes dessinées, dont la dernière, L’Ordre de Cicéron # 2, scénarisée par l’avocat Richard Malka ,vient tout juste de sortir chez Glénat. Dans BoDoï 96, Paul Gillon évoque, sur une page, sa vie (agitée) dans les années cinquante. Mais une page, c’est bien court. En 1990, l’auteur des Naufragés du temps et de La Survivante m’avait raconté longuement ses débuts d’illustrateur, puis de dessinateur, puis d’auteur complet. Cette interview fut publiée uniquement dans une brochure éditée pour le 2e salon européen de la bande dessinée de Grenoble. En voici de larges extraits.
JPF

1 /5 « VIRÉ D’UNE ÉCOLE POUR INJURES ENVERS LE DIRECTEUR »

Paul Gillon, quel fut votre premier travail de dessinateur ?
À seize ans, je réalisais des petits formats de chanson très à la mode avant, pendant et après la seconde guerre mondiale. Ils se composaient de quatre pages : un dessin de couverture, les musiques élémentaires et les paroles de la chanson. On les vendait aux coins des rues et dans des boutiques spécialisées. J’en ai réalisé des centaines sans en garder un seul. Récemment, des gens m’en ont envoyé un : « Le café au lait » au lit de Pierre Dudan. Il date de 1942-1943.

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Les + du blog BoDoï : BILAL

29 avril 2006 | 1

bilal

«L’image diabolisée, méprisée »

Rosinski et Zep estiment que l’art contemporain se noie souvent et affirment que les meilleurs artistes d’art figuratif de notre temps sont des auteurs de bandes dessinées.
Dans l’art contemporain, il y a des courants, des vagues successives. Aujourd’hui la roue tourne. Le dessin redevient quelque chose de noble. Je n’ai jamais voulu me mêler aux tendances crétines de l’art contemporain qui s’est fourvoyé. Tout casser, d’accord, mais pour quoi ? En arriver à mépriser la peinture et le dessin ? On assiste à un juste retour des choses. La bande dessinée est pétrie de gens de talent. Pour raconter une histoire, il faut savoir tout dessiner – les personnages, les expressions, les mouvements, les décors – et savoir raconter. Il y a une formidable exigence dans la bande dessinée. Mais nous sommes dans un pays où le verbe est prédominant et l’image méprisée. Regardez la critique, c’est édifiant. Et cela ne date pas d’aujourd’hui. Rappelez-vous les critiques de l’époque « nouvelle vague ». Pour eux, le cinéma venait du verbe, pas de l’image. L’image c’était dégradant, futile, alors que le texte était primordial. Aujourd’hui encore on méprise les dessinateurs. Sur le plan fiscal, seul le scénariste de bande dessinée est considéré comme un auteur. Il est donc le seul à bénéficier d’abattements fiscaux.

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Les + du blog BoDoï : BILAL

28 avril 2006 | 1

bilal

«Dubaï, le paradis de Warhole »

Vous revenez de Dubaï. Impressionné ?
Plus que ça. Les gens imaginent un pays ringard, où l’on ne peut même pas boire un verre de vin. C’est complètement faux. En arrivant, j’ai cru me trouver à Manhattan lors de la construction de New York. Pendant une promenade sur une plage, j’ai compté, en me retournant, plus de cinquante gratte-ciels en construction. Pas des immeubles de vingt étages ! Des immenses aux audaces architecturales démentielles. À part le pétrole, la seule richesse de Dubaï est le sable. On le transporte en camions jusqu’à la mer où des bateaux vont le déposer au large pour former des îles artificielles. L’une a la forme d’un palmier, l’autre d’un planisphère, certaines représentent les continents. Gigantesques, elles accueilleront des milliers de propriétés et des centaines d’hôtels de luxe.

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Les + du blog BoDoï : JOANN SFAR 4/4

27 avril 2006 |

Non, Sfar ne dit pas tout dans BoDoï 95 sur La Vallée des merveilles. Il avait oublié de nous donner la longue liste de ses futures parutions. Et de nous dire qu’entre lui et Marilyn…


SFAR : « Le prochain Olives noires fera cent pages »

Où en sont vos Olives noires, dessinées par Guibert ?klezmer_1.jpg
sfarolives.jpg On s’y remettra dès qu’Emmanuel en aura terminé avec la suite de La Guerre d’Alan qu’il a attaqué après Le Photographe. Dupuis va ressortir les trois premiers Olives noires en un seul album, et nous réaliserons une suite d’une centaine de pages. Le rythme de cette histoire est trop lent pour un 46 planches, le lecteur reste sur sa fin. Mais cent pages couleurs, c’est cher. À la différence de mes collègues, je préfère des livres en couleurs plutôt qu’en noir et blanc. Mon premier Klezmer, 150 pages couleur, est vendu 15 euros. ça nous laisse une marge ridicule. Heureusement, alors que je comptais sur 6-7 000 ventes, on approche des 20 000. Trois des quatre premiers titres de la collection Bayou sont déjà réimprimés deux mois après leur sortie.


Votre dernier carnet, Caravan, 650 pages noir et blanc, est vendu 40 euros. Est-ce rentable ?

Ho oui, très ! Épuisé, réimprimé, on en a vendu 4 000. Je ne sais pas comment l’Association se démerde, mais ses livres sont toujours les plus chers du monde !
Bayou, contrairement à Bayou jeunesse, la collection que vous animiez auparavant (Bodoï 73), n’est pas destinée aux enfants.
Bayou n’est pas ciblé. Je préfère rester dans l’optique Goscinny : faire des livres qui plaisent à tous. Le monde de la littérature jeunesse est un pré carré tenu par des enfants terribles. Par exemple, on s’y interdit de dire du mal du divorce pour ne pas faire de peine aux parents divorcés !

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