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LES + DU BLOG : EN DIRECT AVEC MŒBIUS
23 septembre 2006 | admin 4« TROIS NOUVEAUX INSIDE MOEBIUS AVANT FIN 2007 »
Malgré le soleil sur Paris, ils étaient une bonne cinquantaine à être venu écouter Jean Giraud-Mœbius parler d’Inside Mœbius et de Blueberry, samedi après-midi à la Fnac des Ternes. Dans ces carnets, Jean Giraud-Mœbius se confronte à ses personnages –sans complaisance envers leur papa- et se retrouve lui-même à différents âges.
Extraits :
INSIDE : « Je travaille au tome 9 d’Inside Mœbius qui sera sans doute le dernier. Je pense être arrivé aux limites du genre. Je dessine toujours en direct sur un carnet légèrement plus grand que l’album. Mon travail a évolué. Ainsi, dans le tome 3, j’ai tellement pris de plaisir à retoucher mon premier jet que j’arrive à un travail d’une définition semblable à celle d’un Major fatal.
« Les parutions vont s’accélérer. Le 3 paraîtra avant la fin de l’année, les 4 et 5 en 2007. A la fin, un coffret réunira les neuf tomes. Ce sera un bel objet. 20 euros l’album petit format, cela peut paraître cher, mais c’est le prix minimum pour équilibrer le budget avec un bénéfice rikiki. Peut-être, plus tard, existera-t-il une version moins recherchée et moins chère. Peut-être.» Lire la suite
Les + de bodoi.info : UNE INTERVIEW DE CABU
21 septembre 2006 | admin 1Dans BoDoï 99, Cabu dévoile une facette inédite de son travail : ses innombrables croquis de Paris et des parisiens. Alors que l’exposition de ses travaux va s’ouvrir à la mairie de Paris (1) et que sort le catalogue de cette expo (2), bodoi.info vous offre une interview du caricaturiste qui revient sur son dessin, le journalisme et son grand amour… Paris.
Propos recueillis par Allison REBER
1) Cabu et Paris à l’hôtel de ville de Paris du 21 septembre au 27 janvier. Entrée gratuite. Tous les jours sauf dimanches et fêtes de 10h à 19h.
2) Catalogue de l’expo Cabu et Paris, Hoebecke, 180 pages, 29,50 euros.
LES + du blog : PIERRE CHRISTIN
22 juillet 2006 | admin 1Extrait de Cœurs Sanglants et autres faits divers de Bilal/Christin © Les Humanoïdes Associés.
Au printemps, à Cherbourg où se préparait l’expo Juillard*, dessinateur du Long Voyage de Léna (le suspense de l’été prépublié dans BoDoï), son scénariste, Pierre Christin, planchait devant des élèves de l’EICAR, premier campus européen des métiers de l’Image & du Son. BoDoï était dans la salle. Extraits instructifs.
* La boîte à dessin d’André Juillard, musée Thomas Henry, Cherbourg. Entrée gratuite. Jusqu’au 1er octobre (02 33 23 39 38).
SCÉNARISTE, GRANDEUR ET SERVITUDE
Rassurez-nous, scénariste est bien un métier d’avenir ?
Bien sûr. Aujourd’hui tout est scénarisé ! Les directeurs artistiques des journaux et des magazines sont de véritables scénaristes qui mettent en scène l’actualité. Les journaux télévisés sont scénarisés. Les émissions de télé réalité portent bien mal leur nom. La télé réalité inverse la réalité. Chaque scène, censée être une plongée dans la vraie vie, est écrite, chaque mot répété. À la télé, même la météo est mise en scène !
Les + du blog : DUFAUX, LE REVEUR DE MONDES 3/4
17 juin 2006 | admin 1
Le deuxième cycle de Djinn se déroule en Afrique. Toujours ma peur du confort, de la sclérose. Si Africa se déroule au siècle dernier, l’album prochain, qui sortira en octobre, se passe à notre époque. Vive l’alternance vous dis-je ! … Le colonialisme m’a toujours interpellé, que ce soit en Algérie, en Afrique. J’ai toujours voulu en parler. Je le fais en prenant, me semble-t-il quelques risques, mais j’estime que ça fonctionne bien. Vanité d’auteur. Dans le deuxième volume, je me permets d’évoquer ce qui se passera dans le troisième cycle qui, chronologiquement, se déroule avant le cycle africain. Ce genre de pirouette me rend heureux.
Djinn me permet de faire travailler Ana Mirallès, une artiste au dessin absolument fabuleux, qui s’éloignait de la bande dessinée. C’est le cas de beaucoup d’auteurs de talent à qui il manque peut-être une rencontre. Travailler c’est évoluer. Les couvertures des cinq premiers Djinn montrent de belles femmes dénudées. Ce ne sera pas le cas pour le sixième. Il faut éviter la routine, il faut bouger les choses même si ça peut ralentir certains engouements. Ana a cherché, imaginé une couverture recto verso absolument intéressante. Travailler avec des gens qui, après des années de collaboration, vous apportent d’autres émotions, d’autres pistes est un vrai bonheur. Du coup, vous ne vous endormez pas, vous ne pouvez pas vous endormir !
Les + du blog : DUFAUX, LE REVEUR DE MONDES 2/4
10 juin 2006 | admin

Dans ma vie professionnelle, il y a eu trois stades. D’abord le bouillonnement, le stade le plus violent de ma carrière, dont une grande partie s’est faite aux éditions Glénat. Ensuite l’apaisement, à la fin de ma collaboration chez Glénat, et au début de celle chez Dargaud. Enfin le stade du détachement qui m’a permis de glisser l’humour dans mon travail. Ce troisième stade m’apporte également un surplus de liberté. C’est essentiel à mon âge. Depuis une quinzaine d’années, j’écris sur mon travail, sur mon évolution à travers ces différents stades. Ces notes deviendront certainement un livre.
Les + du blog : DUFAUX, LE REVEUR DE MONDES 1/4
3 juin 2006 | admin 4Jean Dufaux, dans les cinq pages que lui consacre BoDoï 97, fait le point sur ses nouvelles sorties, Jessica Blandy, Murena, Double Masque, Vénus H., et lève le voile sur son album en cours avec Serpieri, l’auteur de Druuna. Il lui restait à évoquer La Complainte des landes perdues, Koda, Djinn, Mengo, Rapaces et à dire quelques petites choses qui lui tiennent à cœur sur l’affaire Dupuis, la lecture, les intégrales, sa carrière. C’est parti pour quatre papiers bourrés d’infos !
Chez Jean Dufaux, les scènes d’amour… (ici Vénus H, dessin Renaud) © Dargaud.
Le prochain album de La Complainte des landes perdues est programmé pour 2008. C’est loin ? Peut-être, mais les histoires du second cycle, dessinées par Delaby sont des one-shot. Donc on peut les attendre un peu plus longtemps. Je reste toujours à l’écoute du dessinateur. La palette de Delaby a un côté sauvage que j’exploite dans Moriganes. Mais je sens que Philippe serait comme chez lui dans une ambiance londonienne victorienne, à l’époque du docteur Jekyll et Mister Hyde. J’espère avoir un jour la possibilité de lui écrire une belle histoire dans ce style.
LES SOUVENIRS DE PAUL GILLON 5/5
22 mai 2006 | admin« J’OUVRE PARFOIS DES PORTES SANS OSER LES FRANCHIR »
Comment naît une histoire des Naufragés du temps ?
Je remplis des cahiers de notes, de situations, de bribes de dialogues drôles, significatifs ou riches de promesses. Je fais des croquis d’ambiance, de personnages. J’accumule. Petit à petit, un récit prend forme, avec juste quelques grandes lignes et beaucoup de flou. Je tiens beaucoup au flou à ce niveau-là. Ça permettait ensuite d’intégrer des tas de choses. Je dépose le tout dans un coin et n’y pense plus pendant trois ou six mois. Et puis un jour la nécessité fait loi… Il faut s’y remettre. Je m’enferme dans mon bureau, ou bien je vais me promener dans le parc. Là, je me force à penser à tout ce que j’ai accumulé. Il y a des croquis mentaux qui m’apparaissent, des réflexions qui me viennent. J’essaye de m’imbiber de mes personnages, de me mettre à leur place, de vivre leurs réactions. Il me vient des mots, des phrases, des douleurs parfois inexprimables. Le problème est de les exprimer, de trouver les mots qu’il faut.
Comment se passe la cohabitation Gillon scénariste – Gillon dessinateur ?
Quand la totalité des pages est réalisée sous forme de croquis et dialogues d’une façon très schématique, je passe à l’exécution.
LES SOUVENIRS DE PAUL GILLON 4/5
19 mai 2006 | admin« JE DEVIENS SCÉNARISTE. À CÔTÉ, LE DESSIN C’EST FACILE… »
Gillon, dans ce tourbillon ?
Heureux, Gillon… Il se sent rassuré. Je travaille enfin avec des gens qui ont les mêmes ambitions que moi, les mêmes préoccupations. L’essentiel est de faire ce qu’on porte en nous, dans notre cœur. Les problèmes commerciaux ne viennent qu’au second plan. La rentabilité n’est pas tout ! C’est beau, merveilleux. Hélas, « nos » Humanos sont morts et les Espagnols ont débarqué…
Comment le dessinateur Gillon est-il devenu le scénariste Gillon ?
J’ai toujours souhaité être les deux. Pendant des années, j’ai tenté de caser des récits dont j’aurais été l’entier responsable. Mais aussi bien à Vaillant qu’à France-Soir, les scénaristes se serraient les coudes. Impossible de s’y glisser. Verdun, on ne passait pas. Ils tenaient le bon bout et n’entendaient pas le lâcher. Mon grand rêve était de faire de la science-fiction. Pendant 20 ans je me suis heurté à un mur. « Pas question, me répétait-on inlassablement à Vaillant, nous avons les Pionniers de l’espérance ». Chez Winkler, alors patron de l’agence Opera Mundi, on me sortait Guy l’Éclair. À France-Soir, où j’avais proposé un scénario qui plaisait bien à Vania Beauvais, la responsable du secteur BD, le directeur, Pierre Lazareff s’y opposait, craignant sans doute que je lâche son 13 rue de l’Espoir chéri. Et puis, en 1967, enfin, Vaillant m’a demandé une histoire. Je me suis souvenu d’un épisode de Capitaine Cormoran non achevé dont la vedette était un moussaillon. Je l’ai ressorti des tiroirs, construit un épisode complet, réécrit tout le texte. Jérémie était né.
LES SOUVENIRS DE PAUL GILLON 3/5
17 mai 2006 | admin« IL SE PASSE QUELQUE CHOSE DE FORMIDABLE
DANS MÉTAL HURLANT. JE VEUX EN ÊTRE ! »
Après avoir passé des années au cœur du monde du spectacle, se retrouver seul devant sa planche à dessin n’a pas été trop pénible ?
Je garde une grande nostalgie de tout ce qui fut travail d’équipe. Ainsi la formidable aventure que vécurent quelques dessinateurs de France-Dimanche. Au début des années soixante, son directeur, Max Corre, a fait de cet hebdo un journal d’actualité basé sur le dessin et la B.D. Pour cela, il a recruté des gens comme Poïvet, Uderzo, Gillon, etc. Il arrive alors un des miracles qui se produisent parfois dans la presse : nous dessinions le journal en une nuit. Du délire. Mais un délire remarquablement organisé. Le mercredi, dès 19 heures, les dessinateurs sont tous mobilisés chez eux, devant leur téléphone. À 20 heures, 21 heures au plus tard, sonnerie. C’est la rédaction : « Rapplique, on a un sujet pour toi ! » Quelques minutes plus tard, une Traction avec chauffeur s’arrête en bas de notre domicile. Arrivé à la rédaction, on passe deux à trois heures à peaufiner le sujet, trouver des documents, décider du nombre de dessins, etc. Tout ça bien sûr avec force sandwichs, bières et alcools. Puis une voiture nous ramène à domicile. Nous travaillions toute la nuit. À onze heures le lendemain, une voiture vient ramasser les dessins. Dernières retouches à l’imprimerie et le journal sort le lendemain. Et Max Corre paye admirablement bien ! Le grand bonheur… C’est vraiment le journalisme que j’aime et que l’on rencontre de moins en moins. J’ai revécu ce genre d’émotions quelques fois. Ainsi lorsque Libération me demande d’illustrer l’affaire du Rainbow Warrior. Tout le monde sur le pont ! Je leur fait des croquis, on met au point le découpage de l’action, je rentre chez moi travaille douze heures, revient livrer… J’aime ces défis qu’on lance au temps, ces événements qui vous forcent à vivre l’action dans l’immédiat. J’adore être obligé de passer l’obstacle sans avoir le temps de la réflexion.
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LES SOUVENIRS DE PAUL GILLON 2/5
15 mai 2006 | admin« JE RÉALISE L’AFFICHE DU PREMIER SPECTACLE
DU CHANTEUR CHARLES TRENET DANS PARIS LIBÉRÉ »
Paul GILLON : Peu après, j’ai réalisé mon rêve, placer quelques affiches. C’était très difficile. Et ça rapportait peu. Pourtant un jour, alors que je vendais une caricature d’Yves Montand au journal Ce Soir, son directeur des spectacles m’a emmené la présenter au chanteur. Montand l’a prise pour annoncer son premier passage en vedette au Théâtre de 1’Étoile. Trenet, lui, m’avait promis de rattraper le coup pour rien du vélo-taxi. II tint parole et je fis l’affiche de son premier spectacle après la Libération, au Théâtre de l’Étoile.
Qu’a changé la Libération de Paris pour vous ?
La floraison incroyable de nouveaux journaux m’a permis de travailler tout mon saoul. J’ai loué un meublé à l’année. J’étais enfin indépendant. Je faisais énormément de caricatures dans le monde de la politique du cinéma, du théâtre, du music-hall et même de la danse.
Des caricatures méchantes ?
Non, plus drôles que méchantes. Grâce à la carte de presse verte des pros du spectacle, j’entrais dans tous les théâtres, tous les music-halls de Paris. Ça marchait très bien. Les artistes me demandaient de quel côté je voulais qu’ils se tournent pour que je les croque ! Je leur disais que je désirais simplement discuter avec eux quelques minutes, sans sortir de crayon. Ensuite, je rentrais chez moi et dessinais de mémoire. Ça les surprenait toujours ! À mener cette vie, on se fait vite des relations. Je suis devenu copain avec le couple Gélin-Delorme, Henri Vidal, Michel Auclair, Robert Hossein, Roger Vadim etc. Le jour, je visitais les studios de cinéma de Paris, voyant le pire et le meilleur, observant le travail des metteurs en scène les plus prestigieux ou les plus ringards. Très instructif !