2 volumes parus sur 10 – Série en cours au Japon.

Voilà un titre à la fois ambitieux, très documenté et bien ficelé. Fuyumi Soryo s’attaque ici à l’énigmatique Cesare Borgia, en commençant par sa jeunesse sur les bancs de la faculté de Pise, donc bien avant qu’il ne devienne le personnage important qui a marqué l’Histoire. Pour ce faire, Fuyumi Soryo s’est adjoint les services d’un spécialiste de la Renaissance italienne : Motoaki Hara. Véritable co-scénariste, l’historien apporte une connaissance indispensable à l’élaboration du projet: raconter de la manière la plus vraisemblable et la plus juste possible la vie de Cesare.

À cette époque, politique et religion sont très liées et le pape a un immense pouvoir. L’Italie n’est pas encore unifiée et les différentes provinces sont tenues par quelques familles. Les Borgia font partie de ces hommes influents, qui n’hésitent pas à se salir les mains pour le rester ! L’arrivée d’un personnage extérieur à ces puissants clans permet au lecteur de s’identifier et de découvrir avec la distance nécessaire cet univers. On rencontre rapidement un Cesare charismatique et très cultivé. Ambitieux, mais aussi plein de fougue, il évolue auprès d’illustres contemporains tels Léonard de Vinci, Christophe Colomb, Michel-Ange ou Botticelli! Le titre n’oublie pas de présenter la réalité de la vie de l’époque, les autres familles importantes, ainsi que l’ascension de Rodrigo Borgia (père de Cesare) au sein de la hiérarchie ecclésiastique.

Ces deux premiers volumes sont une véritable réussite et relèvent dignement le pari du projet. Chaque chapitre est prenant, tout en nous apportant de nombreuses informations historiques. Le dessin est minutieux, certes un peu figé, mais fort bien adapté à l’époque et au propos. Ce titre prouve à merveille que la bande dessinée est un moyen très efficace de vulgariser l’Histoire, et ce sans la trahir ou la réduire à son strict minimum.

CESARE © Fuyumi Soryo / Kodansha Ltd.