C’est pas du polar… mais ça craint quand même !
Jean-Paul est dérangé un beau matin, dans sa maison, par un journaliste qui semble tout connaître sur lui. Pas étonnant, c’est le nouveau mec de son ex, la Jacotte. Et son ex, elle ne supporte pas que son auteur favori, Gaston Sidérac (créateur du commissaire Grojules) ait arrêté d’écrire. Seule idée qu’elle a trouvée, monter une machination complètement tirée par les cheveux pour le forcer à écrire de nouveau. Et bien sûr, elle a prévu un rôle pour Jean-Paul, qui nage en plein délire.
Après avoir failli assassiné De-Gaulle, traqué un faux Van Gogh et avoir été à deux doigts de voler le cercueil de Pétain, on retrouve Jean-Paul, le loser favori de Bruno Heitz, pour une histoire qui prend un chemin différent. Le ton, léger et cynique, est toujours le même, et Heitz varie une fois de plus sur le motif de l’échec, du non-terminé, du « ça ne se passe pas comme prévu ». Mais avec C’est pas du polar, mais ça craint quand même, on quitte le terrain historique pour parler d’écriture et surtout, de polar. De ceux qu’affectionne Bruno Heitz, à la Simenon ou Frédéric Dard, avec si possible Jean Gabin dans le rôle principal.
Il en résulte une intrigue abracadabrante, pas bien crédible ni trépidante, mais dans son genre si particulier, toujours bien menée. Comme les précédents, ça se lit vite – ça se dévore, même. Les amateurs de BD léchée et réaliste auront sans doute envie de fuir en hurlant devant le dessin simplissime. L’intérêt avec cet auteur atypique se trouve autre part : dans les bons mots, et dans une ambiance assez unique. C’est pas de la BD classique, c’est du Bruno Heitz !
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