Charlotte Perriand
En cette première moitié du XXe siècle, Charlotte Perriand est l’une des étoiles montantes de l’architecture d’intérieur en France. À seulement 24 ans, la jeune femme intègre l’atelier du célèbre architecte Le Corbusier et une douzaine d’années plus tard, elle est choisie comme conseillère à l’art industriel dans le cadre d’un voyage diplomatique au Japon. Le séjour durera finalement 2 ans, de 1940 à 1942, et sera surtout un déclic pour l’artiste. Sans se soucier de dérouter ni de déranger, elle trouvera en effet dans la culture nippone un écho à sa vision, basée sur l’épure et sur l’alliance entre des savoir-faire traditionnels et la recherche d’innovation et de praticité.
À l’occasion de l’exposition consacrée à Charlotte Perriand présentée en début d’année à la Fondation Louis Vuitton, Charles Berberian (Le Guide du supermoi !, Jukebox, Nathanaëlle…) retrace cet épisode marquant de la carrière de l’architecte. Le récit de ces deux années passées au Japon est ponctué de quelques retours dans le temps bienvenus pour mieux situer sa trajectoire, et la bande dessinée est complétée par un entretien avec Pernette Perriand, qui livre son témoignage non seulement sur l’artiste, mais aussi et surtout sur la mère et la femme qu’était Charlotte.
À l’image des créations de sa protagoniste, l’auteur adopte un dessin fin et épuré, qui prend tout son charme notamment lorsque la nature s’invite dans une planche, comme pour la scène de l’ascension du mont Zaō.
On reste néanmoins un peu sur notre faim, puisque l’apogée qui se dessinait au fil des pages, celle de la réalisation d’une exposition présentée comme osée et novatrice, est finalement bouclée en une double page, sans que l’on saisisse vraiment ce qu’il en sera ressorti, tant pour le reste de la carrière de Charlotte Perriand que pour le monde du design en général.
Du reste, on est plutôt séduit par le portrait, et l’hommage rendu à cette artiste en avance sur son temps.
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