Cornelius Shiel #1 **
Par Patrizio Evangelisti et Patrick Mallet. Delcourt, 14,50€, juin 2013.
Mais qui est donc ce Cornelius Shiel, dont tout New York parle ? Hector Harris, jeune écrivain et joli cœur, va avoir l’occasion de le découvrir car l’illustre inconnu souhaite faire d’Hector sa plume pour écrire le récit de sa vie. Alors qu’il apprend que l’employeur de Shiel, sorcier de son état, n’est autre que le Malin, les anges proposent à Hector de les aider à détruire Cornelius. Le jeune écrivain va devoir choisir son camp.
Comme souvent dans ces scénarios on-ne-peut-plus manichéens, Bien et Mal se tirent joyeusement dans les pattes, et bien malin celui qui saura trouver un camp plus noble que l’autre. Patrick Mallet joue habilement avec cette frontière mouvante, mais on embarque difficilement dans son histoire. L’idée d’introduire une certaine rationalité dans l’utilisation de la magie, bien que déjà utilisée maintes fois par le passé, est pourtant excellente. Ici en effet, chaque sort lancé par un sorcier lui cause une souffrance s’il puise dans sa propre énergie. En revanche, s’il utilise le fluide vital d’autres humains, ce sont eux qui souffrent, voire meurent. Mais ce mécanisme, répété maintes fois jusqu’à l’écoeurement, devient trop central dans l’intrigue et écarte le lecteur d’une réflexion sur le parcours de Shiel.
Néanmoins, de beaux moments subsistent, notamment lors du premier contact entre Shiel et Hector. Le sorcier démontre à cette occasion à son interlocuteur l’étendue de ses pouvoirs et l’envoie dans l’espace pour admirer la Terre et où il découvre une planète bleue et non verte, comme il le pensait…L’occasion d’admirer le travail sur les couleurs réalisé par Evangelisti, qui épate également par la virtuosité de son trait. Un album intrigant et peut-être juste trop court pour que l’on puisse percevoir une réelle cohérence. Un autre tome nous permettra d’en avoir le cœur net.
Alexis Gacon
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