Création des états généraux de la bande dessinée
Ils sont toujours mobilisés, et lancent des états généraux de la bande dessinée. Rassemblés ce week-end au festival Quai des bulles à Saint-Malo – où certains ont fait une courte grève de la dédicace –, les auteurs ont échangé une heure durant. Samedi après-midi, le groupement BD du SNAC (Syndicat national des auteurs et des compositeurs) organisait une rencontre professionnelle.
Devant une salle pleine (comptant notamment Etienne Davodeau, Jacques Ferrandez, Alfred, Lewis Trondheim ou Yoann), quelques-uns de ses représentants – photo ci-contre – ont détaillé leurs inquiétudes. Le scénariste Ronan Le Breton a d’abord rappelé les réactions de ses confrères suite à la modification récente de la cotisation pour leur retraite (lire ici), tout en l’explicitant – elle viendrait d’une « injonction de l’Union Européenne, pour une harmonisation des statuts ».
Son collègue Mathieu Gabella a ensuite clairement établi les motifs actuels ou futurs de préoccupation : d’abord, une réforme de la Sécurité sociale à venir (qui verra la fusion de l’Agessa et de la Maison des auteurs, ce qui risquera d’entraîner des délais de remboursement) ; une autre réforme, celle du droit d’auteur, après la consultation en cours sur le sujet au Parlement européen ; enfin, le problème de la rémunération des artistes, qui voient leurs avances sur droits diminuer, et leurs contrats d’édition « de plus en plus verrouillés » – « les auteurs sont pris dans un étau, bientôt c’est de reconversion qu’on va devoir parler », a-t-il précisé.
Avant de laisser la parole au public – pour des questions auxquelles le juriste du SNAC, Emmanuel de Rengervé, a tout à fait clairement répondu –, Denis Bajram a donc annoncé la création d’états généraux de la bande dessinée avec l’aide de scientifiques, de sociologues ou encore d’économistes. Une association indépendante, présidée par Benoît Peeters (et dont feront partie des « gens consensuels » comme Philippe Dupuy, Frank Margerin ou Valérie Mangin) va recueillir le maximum d’informations sur la profession d’auteur de BD – avec notamment des cahiers de doléances récoltés auprès de tous les métiers – au fil des deux ou trois années à venir. « Après chaque enquête bouclée, un colloque sera organisé, a détaillé Denis Bajram. Et un livre blanc sera in fine publié. » Un premier planning des travaux à venir devrait être présenté au festival d’Angoulême.
Publiez un commentaire