Cuisine chinoise
Après ses somptueux Souffle du vent dans les pins et Carnet sauvage qui s’apparentaient plus à des artbooks qu’à des BD, Zao Dao revient aux éditions Mosquito avec des histoires ayant trait à la cuisine. Et pour une fois, on est bien sur une bande dessinée à proprement parler, et plus précisément sur un recueil de 6 histoires courtes. En ouvrant ce Cuisine chinoise, on s’attendait à un livre nous mettant l’eau à la bouche et nous faisant découvrir tout un pan de la culture gastronomique chinoise. Il n’en est rien.
Nous n’apprenons rien sur la cuisine, ne sommes pas spécialement alléchés par les situations et la nourriture est souvent un simple prétexte, plutôt que le sujet principal. Ainsi, sans être réellement culinaires, ces petits récits sont regrettablement peu captivants, voire anecdotiques. Certains restent insondables, ou peut-être trop légers pour être vraiment appréciés. Une histoire (la plus longue) se détache du lot et se laisse le temps de construire un propos et de vrais personnages. Un grand-père ne peut plus tenir son restaurant et la clientèle se fait rare. Alors que son petit-fils féru de cuisine se morfond, deux énigmatiques personnages de passage viennent y faire bombance. C’est le seul moment où l’autrice arrive à bien doser l’aspect fantasmagorique qu’on retrouve dans les autres histoires et la cuisine à son dessin virtuose.
Car oui, même si elle ne dévoile pas totalement son talent graphique pour laisser place à la narration, on retiendra surtout le trait libre et protéiforme de Zao Dao. De belles aquarelles, de nombreuses et différentes techniques maitrisées, des lignes pleines de vie, des personnages anthropomorphiques mignons et pittoresques. Bref, un titre franchement beau, mais vain.
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