Par Jean-Philippe Peyraud. Glénat/Treize Étrange, 17,25 €, le 20 juin 2012.

Une jeune femme trompe son mari. Une autre (un peu dingue) se fait frapper par son fiancé. Une troisième se morfond, solitaire. Un garçon couche pour la première fois. Un plus âgé se masturbe dans sa cuisine, et un dernier prend du bide avec le sourire. Voilà quelques-uns des personnages qu’on croise dans ce recueil de nouvelles dessinées de Jean-Philippe Peyraud (Lui, Happy Slapping…), marquées par un point de vue un peu trop masculin et une déprimante propension au mélodrame.

Ainsi, dans ce volume, outre le « connard » qui finit par cogner sa copine, les hommes sont soit de gentils losers, soit des cocus, soit des divorcés super sympathiques. Et les filles, volages, menteuses, violentes, folles, paumées. Et un des rares enfants meurt. Bonjour l’ambiance. Alors, bien sûr, le titre du recueil ne ment pas, et Peyraud s’y entend en termes de justesse d’écriture et de mise en scène de ces houleuses relations de couple, et produit un dessin toujours inventif et plein de charme. Mais la répétition de séquences attendues, la spirale de la douleur et du toujours pire, et les personnages plutôt caricaturaux finissent par lasser. Éreinter même, car on entrevoit un système narratif qui semble bien artificiel, une machine bien huilée pour remuer les tripes ou tirer les larmes au lecteur. Et c’est très énervant.

En exergue sur la 4e de couverture, on peut lire: « Les larmes ne viennent plus depuis quelques temps, juste la colère. » Un bon résumé du sentiment laissé par cet ouvrage.

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