Death Sentence
Un virus surprenant et mortel est en train de se diffuser dans le monde occidental. Transmissible par voie sexuelle, le G+, une fois actif, augmente les capacités des individus infectés jusqu’à leur donner des sortes de super-pouvoirs. Et les tue au bout de six mois. On suit ici trois anti-héros touchés par la maladie : une jeune illustratrice paumée, un chanteur rock ravagé par la drogue et un humoriste cynique et queutard. À votre avis, lequel aura envie de faire imploser le monde ?
Dans la famille des super-héros qui pètent les plombs, je voudrais l’obsédé sexuel mégalo. Dans une veine évoquant Warren Ellis (Black Summer, No Hero, Supergod…), le Britannique Montynero échafaude ici un brillant scénario aux allures de fin du monde, dans un registre post-punk. No Future ?, semblent se demander nos trois personnages condamnés par le virus. Et le plus méchant de répondre : alors je vais profiter un maximum de mes pouvoirs – en l’occurrence, un don de persuasion impressionnant qui évoluera en télékinésie à l’échelle mondiale – et faire n’importe quoi. Et s’il commence par « simplement » déflorer des nonnes, il devient rapidement beaucoup plus violent… Mais là où le scénariste est malin, c’est qu’il lui oppose deux figures beaucoup plus sensibles, dépressives et maudites par leurs pouvoirs. Et évite alors de se confronter aux grands thèmes rebattus de l’héroïsme en costume (responsabilité, relations avec les gouvernants, utilisation des médias…) pour proposer une vision originale mais pas moins transgressive. On est ainsi tour à tour secoué de tremblements de peur et de rire, et on dévore fasciné cette mini-série au dessin anguleux et léché. Montynero et Dowling semblent ainsi avoir trouvé la recette du cocktail entre blockbuster décadent et lyrisme sombre, jamais maniéré ni ennuyeux, simplement beau et troublant.
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