Par Raf. Ankama, 6,40 €, le 19 mars 2009.

Tu aimes la vieille soupe pop qu’on te sert à longueur de journées à la radio? Tu n’as pas manqué une seule saison de la Star Ac’ et tu trouves que, toi-même, t’assures grave à SingStar sur ta console? Tu as oublié ce que veulent dire punk, 33 tours et bloc party? Hé, réveille-toi et attrape Debaser! Ça devrait te secouer un peu.

Dans la petite famille du manga français, peu de titres surnagent. Et même à ceux-là, Debaser met une grosse mandale. Les raisons? Un sens aigu du rythme, un dessin survitaminé qui a assimilé toutes les techniques des ses aînés, et surtout un humour ravageur, mélangeant le potache débile à la critique acide. On suit ainsi deux ados musiciens, dotés de pouvoirs surnaturels qui se déclenchent quand ils chantent ou dansent. Mais dans une France en proie à la peur de l’autre et à la surconsommation (ça vous rappelle quelque chose?), ils ont vite fait de passer pour des rebelles-asociaux. Heureusement, des poches de résistance existent. Mais est-ce là un véritable espoir?

En digne punkette du crayon, la jeune Raf n’a que faire des convenances de la bande dessinée et du politiquement correct. Elle balance sur tout ce qui bouge, de la politique répressive aux bobos contents d’eux-mêmes, en passant par la télévision, antichambre du supermarché et de la lobotomie. Ses pages font du bruit, mais on ne ressortira pas sourd de la lecture de Debaser. Au contraire, cette série donne encore plus envie de rester à l’écoute des voix discordantes, qu’elles viennent de la BD ou d’autres formes d’art.

Achetez Debaser T2 sur Amazon.fr