Après avoir expérimenté toutes sortes de suicides et d’aventures – il enfile un âne, marche sur la Lune et fait du rodéo sur une baleine –, Jimmy Yee est toujours un démon. Lorsqu’il meurt, il renaît aussitôt dans le corps de la personne la plus proche de lui. Le voilà désormais en Asie avec sa fille. Mais l’immortalité lui pèse, il déprime et s’ennuie grave. Sa fille, choupette, a pourtant trouvé le remède : un peu de coke et ça repart. Jusqu’au jour où une ancienne connaissance refait surface et malmène leur petite vie tranquille…

Jason Shiga (Vanille ou chocolat, Bookhunter, Fleep), à l’image de son trait cartoon fluide et sec, n’a pas trainé et voici donc le troisième tome (sur 4) de sa série loufoque, Demon. 200 pages littéralement avalées. Toujours traqué, Jimmy va enfin comprendre pourquoi en répondant à la seule question qui vaille: un démon peut-il mourir ? Car Jimmy Yee ne peut pas mourir. Du moins, c’est ce qu’il pensait. Bourré d’action et d’humour, ce troisième tome n’ennuie jamais et révèle le talent de Jason Shiga à renouveler le suspense sans esbroufe. C’est d’abord Gellman qui se suicide après 217 ans d’attente et le projet Azazel qui refait surface… C’est malin, tordant (voir la scène jubilatoire entre Jimmy et l’enfant de quatre ans qui veut savoir comment on fait les bébés) et, comme un très bon thriller, addictif à mesure que la fin s’approche. En ce sens, les dernières pages, sortes de « dialogues de morts » sans image, annoncent une fin superbe sans rien dévoiler. On en redemande!