Déplacement #1
Dans un futur proche, la planète est surpeuplée et ce n’est pas la capacité à se connecter à Internet par télépathie qui va sauver les hommes. Heureusement, des scientifiques ont trouvé le moyen de gagner, grâce à une navette spatiale, une planète proche et habitable. Il est même question d’installer un « portail » qui permettrait de passer de l’une à l’autre. Mais alors même que ce problème semble résolu, on découvre que le serveur permettant d’accéder au net par télépathie est… un enfant. Horreur. Une solution doit être trouvée : remplacer l’enfant par un serveur électronique installé dans la station spatiale. Problème : une créature réussit à s’introduire dans la station.
Sous ces abords alambiqués Déplacement use de tous les ressorts de la SF classique : un futur proche, des technologies qui nous dépassent, des ressources épuisées et des créatures inhumaines. La nouveauté ne vient pas des thèmes mais plutôt du traitement : un dessin en noir et blanc dans un style indé/fanzine, ce qui est plutôt rare pour de la SF, et un traitement ambitieux, 240 pages, pour ce premier tome d’une série de sept. L’approche graphique est minimaliste, pas ou peu d’effets visuels, car on s’intéresse aux gens. Avec son trait plein de hachure et ses pages bavardes, Joshua Cotter, auteur du remarqué Les Gratte-ciel du Midwest (relire l’interview qu’il nous avait accordée), s’amuse à brouiller les genres dans ce space opera déjanté.
Un objet curieux, déroutant, probablement clivant, qui laisse pour l’instant un peu dubitatif.
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