Dirty Old Glory
Deux ans après le début de la guerre civile aux États-Unis, suite à la sécession de plusieurs États refusant de se soumettre aux lois iniques du président Holster (un ersatz de Trump mais en 1000 fois pire), le pays est ravagé. Les survivants s’organisent en petits clans bien armés, commandés par des chefs souvent assez azimutés. On suit l’une de ses troupes, qui se retrouve piégée dans un char d’assaut : un immeuble s’est écroulé dessus, impossible de sortir, ne reste qu’à attendre un hypothétique commando de sauvetage. Commence alors un huis clos des plus malsains…
Après Trenchfoot, Mud propose ce nouveau « Doggybags one-shot » qui sonde la face sombre de l’Amérique. Après la Louisiane et ses combats de chiens, place à la galaxie des survivalistes et complotistes, milices totalitaires bien réelles mais que le scénariste imagine au pouvoir. Avec pour conséquence l’explosion de l’union nationale, et la loi du plus fort au sein de ruines encore fumantes. Et comme l’impeccable collection impose de la série B, le scénariste coince une bande de paramilitaires aux parcours variés et aux petits secrets inavouables dans le plus absurde des tombeaux : un tank. Où ils vont se révéler, se déchirer, se trahir, s’entretuer. Forcément. Grâce à un habile script qui intercale des flashbacks bien amenés et des protagonistes intéressants, Mud relève le défi toujours risqué du huis clos, ne versant ni dans le psychodrame ni dans le Cluedo. Mais plutôt dans un petit cauchemar multiforme d’un Occident en train de crever de ses propres peurs. Le tout emballé dans un dessin musculeux, outrancier quand il le faut, plus sommaire quand nécessaire, mais toujours souligné de couleurs et d’effets soignés. Un volume percutant qui secouera tout amateur d’albums de genre, même les plus blasés.
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