Doctor Mirage
Figure à la marge de l’univers partagé Valiant, Shan Fong alias Doctor Mirage est une magicienne experte ès mysticisme, capable de communiquer avec les morts. Mais avant d’être une super-héroïne, elle est d’abord une femme meurtrie, une veuve qui, malgré son pouvoir, ne parvient plus à parler avec son défunt mari, Hwen. Et s’est terrée dans une maison vide qu’elle s’est attachée à faire disparaître des radars. Sonne à sa porte une jeune fille qui se prétend capable de la mener littéralement en enfer pour trouver réponse à toutes ses questions.
Loin des affrontements épiques où se joue le sort de l’humanité, Doctor Mirage, un peu à la manière de son comparse Shadowman, pose des enjeux plus intimes. C’est du deuil de Shan Fong qu’il est avant tout question. Qui dit intime ne dit pas nécessairement sobre et insignifiant, la scénariste Magdalene Visaggio ne renonçant surtout pas à divertir en confrontant le personnage à de démoniaques créatures et à de retors interlocuteurs. Nick Robles au dessin assure le spectacle bien aidé à la couleur par la toujours inspirée Jordie Bellaire, pour bâtir une merveille de décor baroque, des enfers au psychédélisme inquiétant nimbés de teintes faussement chatoyantes et vraiment menaçantes.
Cette histoire bouclée aurait mérité de prendre un peu plus son temps. Malgré un dénouement satisfaisant, on en ressort un peu sur notre faim, frustré de n’en avoir pas appris davantage sur cette intrigante héroïne, aussi fragile que puissante.
Publiez un commentaire