Ecoline
Fille de chiens de ferme, la jeune Ecoline peine à marcher dans les pas de ses parents et de ses aînés, tous éminents chiens de garde. Ecoline préfère papoter avec les vaches que les surveiller, et admirer un coucher de soleil plutôt que surveiller d’éventuels voleurs de bétail. Et le jour où elle met par mégarde ses pattes dans la peinture, elle se découvre un talent et une passion pour l’art. C’en est trop pour ses parents, qui la congédient. Tant pis, Ecoline va vivre sa vie d’artiste et gagner le seul lieu qui vaille pour les artistes : Paris !
Loin de ses fictions de genre (Les Rivières du passé, Le Lion de Judah…), Stephen Desberg surprend agréablement avec ce one-shot aux allures de film Disney, qui met en scène des animaux dans un Paris de carte postale, au moment de son Exposition universelle, en pleine effervescence impressionniste. De fait, la jeune chienne Ecoline va fréquenter Montmartre et le Moulin Rouge (version animalière), peindre sur les bords de Marne, admirer la naissante Tour Eiffel… Et se confronter à un vilain chien policier voulant mettre de l’ordre dans cette débauche ! Entre récit initiatique, hommage aux artistes (peintres, poètes, et par extension, auteurs de BD!), et aventure tous feux tous poils, Ecoline parvient à s’imposer comme un bel album familial, aussi plaisant pour les grands qui capteront les références que pour les plus jeunes qui se laisseront embarquer par l’aventure. La réussite est aussi à mettre au crédit de la dessinatrice Teresa Martinez, qui déploie sa palette numérique avec énergie et subtilité, pour évoquer le style pictural impressionniste sans non plus chercher à le singer. Et ce, au sein d’un découpage dynamique et audacieux, qui joue comme rarement avec la verticalité, la double-page et les formes de cases. Une belle découverte que cette artiste mexicaine.
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