Étoilé #1
Samuel aurait pu devenir le nouveau chef à la mode, mais il a échoué en finale d’un fameux concours culinaire télévisé. Aucun soutien familial ou amical, un ego encombrant de beau gosse talentueux, et le voilà à donner des cours de cupcakes à des retraitées et à faire le chef à domicile chez des bourgeois. Mais sa rencontre avec la belle et riche Paula, elle-même fille d’un cuisinier coincé dans le coma, va lui redonner l’espoir d’ouvrir son propre restaurant et conquérir les étoiles.
Surfant sur la vague des émissions culinaires tout en en pointant la vacuité, l’histoire d’Étoilé, signée de deux scénaristes et réalisatrices de cinéma et télévision, laisse circonspect. Pas tant sur le fond, qui montre le revers de la médaille du star-system (qui est in, qui est out) et les difficultés de s’imposer dans le milieu très concurrentiel de la cuisine haut de gamme. Ça, c’est juste du déjà vu. Ce sont davantage la structure en ellipses brutales – pour doper artificiellement un récit bien creux? – et la psychologie caricaturale des personnages qui interrogent. Car les pages s’enchaînent sur rythme saccadé, s’appesantissant sur des passages mièvres et zappant (pour réserver du mystère pour la suite?) des scènes clefs, à tel point qu’on ne s’intéresse jamais à ces protagonistes antipathiques ou transparents. On survole leurs petites existences, on les regarde se débattre dans les cuisines et les réceptions de l’ambassadeur, sans jamais toucher du doigt l’enjeu de leur engagement, ni vivre avec eux leurs joies et peines. Tout va trop vite, tout prend des chemins trop évidents. Au dessin, Luc Brahy (Dark Museum, Complots, Destins…) s’en sort comme il peut, mais lui aussi semble lâcher prise par moments, bâclant des visages et des postures de personnages vidés de leur essence. Devant ce ratage total, on s’arrêtera au hors-d’oeuvre.
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