Expo « Regards croisés de la bande dessinée belge » à Bruxelles: la visite guidée
Sur le papier, l’exposition Regards croisés de la bande dessinée belge était ambitieuse. Dans les faits, elle répond largement aux attentes, présentant une sorte de collection idéale du 9e art, dont les artistes belges seraient les clefs de voûte. L’audace a payé et cette exposition, accueillie par les prestigieux (et peu habitués à la BD) Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, peut porter fièrement l’étendard de l’année de la bande dessinée à Bruxelles. Cette manifestation, ouverte avec une parade de ballons géants, se poursuit donc joliment, en attendant l’ouverture du Musée Hergé en juin prochain.
L’exposition s’ouvre sur une petite histoire de la bande dessinée belge. Marquée à ses débuts par sa diffusion dans la presse confessionnelle, elle véhiculera pendant longtemps des valeurs catholiques, qui freineront son développement vers des récits plus adultes. On trouve dès le début des sujets récurrents comme la royauté ou la guerre, mais très vite, c’est une tradition de récits d’aventures en feuilleton qui prend le dessus, et qui connaît un grand succès. Les années 70 se font plus difficiles en Belgique, de par la concurrence des journaux français, dont certains ont pris le virage de Mai 68 avec audace et avant-gardisme. Mais le 9e art belge répond dans les années 80, avec le renouveau de la ligne claire. Et aujourd’hui, l’expérimentation est de retour, entre recherches graphiques poussées et tentations numériques.
Cette première partie de l’exposition est joliment mise en scène autour de grandes fresques signées Ever Meulen, Joost Swarte et François Avril, et illustrée par de superbes planches de Hergé, Peyo, Paape, Tillieux, Chaland, etc.
Mais c’est la seconde partie qui est la plus originale. Vingt auteurs, représentant la diversité de la bande dessinée belge d’aujourd’hui, ont droit à une mini-rétrospective de leur oeuvre, mais surtout à une vitrine ou une installation évoquant leur univers d’artiste. Enfin, chacun a disposé d’un mur pour composer son petit musée personnel, convoquant cinq planches originales d’artistes qui les touchent. Où se percutent Franquin, Bilal, Herriman, Tardi, McCay… Au fil des vingt espaces, mis en place avec élégance et sobriété, on découvre alors une improbable collection de chefs-d’oeuvre, agréables à observer tant l’enfilade monotone de planches a su être évité. Les vingt auteurs sont: Raoul Cauvin, Didier Comès, Johan De Moor, Jean Dufaux, Philippe Geluck, Dominique Goblet, Hermann, Marvano, Midam, Frank Pé, Ptiluc, Herr Seele, François Schuiten, Benoît Sokal, Jean-Philippe Stassen, Philippe Tome, Jean Van Hamme, Thierry Van Hasselt, François Walthéry, Bernard Yslaire.
Voici une petite visite de l’exposition en photos, se concentrant sur l’environnement général et non sur les planches (peu photgéniques). (Cliquez sur les images pour les agrandir et les faire défiler)
Les fresques de Ever Meulen, Joost Swarte et François Avril
Dans l’univers des auteurs
Ambiance de vernissage
_______________________________________________________
Exposition Regards croisés de la bande dessinée belge.
Aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, 3 rue de la Régence, Bruxelles.
Jusqu’au 30 juin 2009. 6,50-9 €.
Achetez le catalogue de l’exposition sur Amazon.fr
_______________________________________________________
Commentaires