Fante Bukowski
Kelly Perkins fait tout ce qu’il peut pour devenir le nouvel auteur à succès-alcoolique-et-maudit de la littérature américaine. Pensant se placer sous une bonne étoile, il signe ses textes Fante Bukowski – des noms des deux grands auteurs américains –, boit du mauvais vin et vit dans une chambre d’hôtel crasseuse, sans parvenir à se faire publier. De déboires en humiliations, il rencontre tout de même une fille et fait lire un de ses textes à un éditeur en vue. Encore faudrait-il qu’il ait un quelconque talent…
Il s’agit donc, sur un ton désabusé, de pointer le cynisme du milieu littéraire américain, autant que la médiocrité de certains auteurs. Fante Bukowski pourrait être le double miteux de l’auteur, Noah Van Sciver. Ce jeune Américain s’est fait connaître du monde de la BD indépendante en produisant sa propre revue de bande dessinée, Blammo, et en autopubliant une grande partie de ses albums, avant de trouver un éditeur. Son trait volontairement sale et peu précis (les couleurs débordent des cases…) suscite autant d’enthousiasme graphique qu’un épisode de Beavis and Butt-head , sans doute pour refléter le monde intérieur déglingué du héros.
L’auteur tire donc un peu sur tout le monde et ne fait rien pour sauver son écrivain geignard et bouffi d’orgueil. Rien ne vient non plus sauver ce court album d’une curieuse fin en queue de poisson et d’un sentiment d’inachevé. Reste l’impression désagréable d’un livre caricatural, parsemé de vannes qui passent mal et ne semblent s’adresser qu’au petit milieu littéraire et artistique américain.
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