Fenrir #1
Temüjin est un redoutable et calme guerrier, fidèle à son clan. Comme tous les combattants, sa vie est rythmée par les affrontements réguliers avec les autres tribus qui peuplent l’immense steppe mongole. Nous sommes au XIIe siècle et aucun gouvernement n’unit ces clans où seule règne la loi du plus fort, dite « la loi de la steppe ». Le destin de celui qui aurait pu revendiquer la place de chef de clan manque de tourner court quand il tombe au fond d’un lac. Proche de la noyade, il est sauvé miraculeusement par un être qui lui propose un pacte.
Classique en apparence, ce début de série (3 tomes déjà parus au Japon) est pourtant très séduisant. Le héros qu’on pensait lisse se révèle rapidement complexe et charismatique. Car celui qui préfère habituellement s’effacer pour le bien de sa communauté, et qui préfère la paix au sang, est en proie à une réflexion sur l’abandon ou la poursuite des traditions ancestrales. Doit-il embrasser la guerre pour unir les peuples ou vivre au jour le jour, entre alliances et combats ?
Porté par un graphisme fin et fluide, un découpage très efficace et de belles séquences d’action, Fenrir embarque le lecteur dans une quête épique qui s’assombrit page après page. On regrettera quelques plans un peu fan service sur l’être surnaturel à l’apparence de femme aux courbes très généreuses et des décors parfois un peu légers, mais cet univers des steppes mongoles rarement exploité en manga et l’intrigue, marquée d’alliances et de trahisons, contrebalance ces légers points faibles.
La fin du premier tome offre un excellent rebondissement qui – on l’espère – devrait assurer un avenir à cette belle série.
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