Fleep ***
Par Jason Shiga. Cambourakis, 9 €, le 5 novembre 2008.
C’est un petit livre qui n’a l’air de rien, comme ça. Léger, un format à l’italienne et un titre – Fleep – qui évoque à tort un flip-book, ces mini-bouquins que l’on feuillette à toute vitesse pour voir s’animer les dessins sur leurs pages. Dès la deuxième planche, on est happé par une histoire en apparence toute simple, sortie du cerveau alambiqué de l’Américain Jason Shiga, auteur de l’hilarant Bookhunter. Un inconnu entre dans une cabine téléphonique, semble s’évanouir, se réveille, et se retrouve dans une autre dimension. L’espace confiné où il évolue semble avoir été bétonné, l’annuaire téléphonique à disposition est rédigé dans une langue étrangère, et les rares personnes répondant à l’autre bout du fil parlent un charabia incompréhensible…
Claustrophobes s’abstenir, donc. Mais notre unique protagoniste ne se laisse pas démonter pour autant. L’esprit vif, il confectionne un sac en origami pour estimer le volume d’oxygène dont il dispose, multiplie les calculs savants et les déductions capillotractées pour résoudre le mystère mystérieux de son enfermement. Au bout du crayon, Jason Shiga paraît s’amuser comme un gamin hyperactif avec son jouet. D’ un trait noir et blanc rond, parfois même affaissé, il fait de son personnage un McGyver drôlissime, bricoleur de génie surprenant. Son petit album a été nominé aux Eisner Awards en 2004 et a valu à son auteur la désignation de « talent le plus prometteur ». On ne s’en étonnera guère.
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