Garbage Night
Les humains ont disparu et le jour de sortie des poubelles, si merveilleux pour les cabots et ratons-laveurs du quartier, n’existe plus. Résultat, les animaux doivent se débrouiller seuls pour survivre, retrouver une certaine sauvagerie aussi. Mais ce n’est pas si facile quand on a été un gentil chien domestique toute sa vie, comme Simon. Il va pourtant se laisser tenter par l’aventure, sous l’impulsion du canin errant Barnaby, et va entraîner ses amis cerf et raton-laveur dans cette fuite en avant vers l’inconnu…
Avec un dessin cartoon minimaliste efficace et accessible aux plus jeunes, ce feuilleton post-apocalyptique avec pour héros des animaux anthropomorphes était assez alléchant. Pas d’explication, pas de zombies ou d’épidémie. Non, juste des banlieues pavillonnaires désertées, des bois mal famés, et rien à bouffer. L’Américaine Jen Lee, page après page, distille les éléments d’une fiction pour ados qui aurait pu être tendue, angoissante, déstabilisante. Hélas, elle passe à côté de son objectif, presque tout du long. En effet, ses personnages sont caricaturaux et ne sortent jamais d’un portrait robot convenu. Et leurs dialogues extrêmement plats ne suscitent jamais ni surprise ni émotion. Idem pour l’intrigue, molle et ennuyeuse : il ne se passe pas grand chose et les moments de discussion et d’introspection sont laborieux. C’est d’autant plus rageant que le chapitre additionnel, placé en fin d’ouvrage mais en forme de « prequel », ouvrait des perspectives intéressantes sur le retour à la vie sauvage des animaux domestiques, tout en interrogeant sur l’opposition entre carnivores et herbivores – et qui n’est qu’un ressort sous-jacent de la BD. Mais Jen Lee n’a pas creusé le sujet… Dommage.
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