Georges & Tchang – Une histoire d’amour au XXe siècle **
Par Laurent Colonnier. 12Bis, 12€, le 31 octobre 2012.
Interviewé dans l’émission Apostrophes en 1979, Hergé évoque l’un de ses albums préférés, Tintin au Tibet. « Simplement, c’est une histoire d’amour… d’amitié », lâche-t-il.
Partant de ce lapsus, Laurent Colonnier (Internal Lobster) éclaire d’une façon nouvelle les rapports entre Georges Rémi et son grand ami Tchang Tchong-Jen, montrant une amitié devenue relation amoureuse. L’auteur centre son propos sur l’année 1934, celle de leur rencontre. Etudiant en arts plastiques, Tchang a été recommandé à Hergé par un abbé bienveillant : l’homme d’église craint de voir le prochain album de Tintin aussi truffé de clichés que les précédents. Le jeune Chinois aidera l’artiste, qui prépare Le Lotus bleu, à se faire une idée réaliste de son pays.
Porté par un trait soigné et assez plaisant, Georges & Tchang regorge de clins d’oeil à destination des tintinophiles : on y décèle les modèles de la Castafiore ou du Professeur Tournesol, et quelques scènes sont tout droit sorties d’aventures tintinesques. S’il n’est pas totalement insensé, le récit manque toutefois de fluidité. Il s’englue dans la description de manipulations politiques dont les protagonistes seraient victimes. Et, surtout, il échoue à rendre finement la relation entre ses deux héros : leur « grande » scène au lit (voir ci-dessous) est notamment desservie par des dialogues caricaturaux. « Tout est vrai. Tout est faux. Tout est vraisemblable. Tout est faux semblant », se dédouane Laurent Colonnier en exergue du livre. Certes. Et après ? Car cette démonstration consciencieuse ne choque finalement ni n’amuse particulièrement.
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Bah oui, ce n’est pas choquant, ni émouvant, ni nul mais super chiant ce bouquin.
Et ce dessin absolument rigide et souvent maladroit dans son réalisme mal maitrisé est bien triste quand on voit le génie graphique que Colonnier déployait dans Spirou il y a 10/15 ans… sans doute était-ce moins « commercial ».
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Je ne suis pas d’accord avec vous, le récit est particulièrement fluide bien qu’il regorge d’informations, mais les dialogues sont vraiment bien écrits, ça se lit tout seul, et là où l’auteur est vraiment très fort c’est qu’il arrive à rendre vraisemblable la relation entre Hergé et Tchang, c’est très bien amené, subtil et intelligent. Dans un interview Colonier disait que les dialogues de cette scène que vous trouvez caricaturaux sont en réalité de Tchang lui-même, dans un livre qu’il a écrit
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Il n’y a que 3 pages sur la description de manipulations politiques, vous vous engluez facilement je trouve. Vous dites plein de bien de l’album est vous lui mettez une note pourri, c’est bizarre, moi j’ai beaucoup aimé et je suis sure qu’il aura un prix à Angoulême.
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Ce sera difficile, il n’est pas sélectionné.
http://www.bodoi.info/news/2012-11-26/angouleme-2013-la-selection-officielle/63078
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Il est sorti trop tard pour être sélectionné Dan, mais c’est un formidable album qui mériterait le grand Prix d’Angoulême. Je ne comprend pas que Laurence Le Saux ne mette que 2 éclairs alors qu’elle dit elle-même que cet album est magnifique (en plus on apprend plein de trucs sur Hergé), c’est fait très intelligemment et les dialogues sont très bien écrits, ce n’est pas toujours le cas dans les bédés, alors c’est bien de le remarquer.
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Henri Philippini dans DBD pense surement le contraire, il lui met 5 étoiles, le maximum, pourtant il a la dent dure.
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Oui, la dent dure, et surtout un très mauvais goût affirmé. Toute personne sensée voyant que Filippini aime un livre le fuira ! Pire qu’un blâme ! Ce livre, honnête par ailleurs, ne méritait pas de se voir attribué un tel déshonneur.
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C’est vrai que Monsieur Filippini n’a pas toujours eu très bon goût quand il était éditeur chez Glénat. Combien de daubes a t’il publié dans Circus ou Vécu? Si l’on excepte Bourgeon et Juillard,Yann et ses amis dessinateurs, il n’y a pas de quoi se relever la nuit. Et en tant que scénariste, qu’en penser? Il a écrit pour Rossi à ses débuts, et aussi beaucoup de BD pornos pour Colber-Mancini, bien dessinées mais ennuyeuses à lire.
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#roure/lesaux&consorts
Page 55 de mon livre j’écris « Les médiocres se sentent forts par leur pouvoir de nuisance… »
Heureusement que vous n’avez pas lu mon livre, vous auriez pu vous sentir visés.
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