Golden Gold #1-3
Alors qu’elle cherchait des crustacés pour le repas, Ruka découvre une insolite statuette sur le bord du rivage. Elle rentre avec elle, lui casse un bras en essayant de la nettoyer, la dépose dans un autel du coin et fait une prière pour qu’elle ne soit pas séparée du garçon qu’elle aime. À sa grande surprise, la statuette prend vie devant elle. Ni une ni deux, la jeune fille s’enfuit, surprise et effrayée par cet être inconnu. Mais, croyant l’avoir semé, elle le retrouve en réalité chez sa grand-mère, où elle vit tous les jours… et cela encore n’est que les prémices de grands changements à venir !
Seita Horio avait effectué une entrée très discrète sur le marché du manga français, mais qui fit forte impression aux lecteurs qui s’étaient penchés sur le premier tome de sa première série Kokkoku. Il faut dire que les couvertures peu reluisantes, le dessin encore un peu vert et le titre particulièrement obscur n’étaient pas des plus engageants. Golden Gold n’est que la deuxième série de l’auteur mais démontre une réelle maturité. Dans le dessin, déjà, plus affiné, qui, en plus de couvertures beaucoup plus accueillantes, fait preuve d’une véritable maîtrise, tout en gardant ses particularités – les faciès, les expressions, les créatures étranges. Dans le scénario également, car si l’introduction est loufoque, elle n’en est pas moins accrocheuse et limpide. L’ambiance étrange suinte à toutes les pages, le suspense et les interrogations fusent : on est happés par le mystère et par le changement de ton qui s’opère petit à petit. Et, si tout commence paisiblement et que l’arrivée de cette étrange divinité dans la famille augure du bon, elle va non moins attiser la curiosité, la convoitise et le malheur… et provoquer des changements irréversibles.
Le mangaka réussit, sous couvert de fantastique à retranscrire la vie calme de la campagne et ses biais, ses inévitables mutations, tout comme son fragile équilibre. Au fil des chapitres, le scénario bascule, la tension monte, les doutes et les questionnements s’installent. Les tensions aussi. Pour ce faire, l’auteur ne joue pas la surenchère et parvient à manier un humour de situation impeccable et à gérer la complexification de son intrigue sans perdre son rythme. Surprenant de bout en bout, ce début de série ouvre de nombreuses pistes, laisse des questionnements en suspens et promet rebondissements et retournements de situations !
Traduction : Cyril Coppini
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