Lui est auteur de BD, elle prof en lycée. Ils ont trois jeunes enfants, avec qui ils vivent dans un petit appartement parisien. Classique routine de jeunes parents, qui réussissent tant bien que mal à se regarder un épisode de série télé quand les mômes sont couchés, le salon rangé, les deadlines de boulot respectés. Mais quand l’imprévu à grande échelle arrive, ce fragile équilibre vacille : les animaux des forêts et campagnes investissent la ville sans qu’on sache pourquoi, et la population de la capitale est invitée à se confiner…

La crise du Covid est passée par là, et voilà une auto-fiction qui la raconte à sa manière. Venu de l’animation, Louis de La Taille a mis en scène, sur un blog puis sur Instagram, des anecdotes de son quotidien confiné, et cet album en est la version fiction grand format. On en retiendra sa jolie ligne claire, un évident sens de la mise en scène, et d’amusants clins d’oeil à Tintin. Mais c’est un peu court. Car l’auteur, dont c’est le premier album, s’englue dans des séquences familiales assez clichées, où son alter ego passe pour un grand gamin irresponsable qui se cache derrière le fait qu’il ferait tout à la maison, où son épouse est réduite à la râleuse de service, où les enfants ne dégagent pas une grande personnalité… La vraie vie, sans doute, mais a-t-on vraiment envie de lire ça, sans distance ni regard original ? Et ce ne sont pas les quelques rencontres humains/animaux, assez plates, qui changent, hélas, la donne. Ni assez drôle, ni assez bizarre, cet album manque sa cible. Dommage.